Un festin préparé et partagé avec une foule de blessés rétablis, d’endeuillés consolés, d’humiliés relevés, d’exilés remis en route vers la terre de la promesse : telle est la parole d’espérance du prophète Isaïe. « Le Seigneur préparera un festin […] ; il essuiera les larmes sur tous les visages ». (Isaïe 25, 6-10a)
Dans l’évangile, ceux qui viennent à Jésus et demeurent avec lui sont tous affamés, assoiffés, et pas seulement de pain ou d’eau. Ils ont faim et soif de gestes de consolation et de paroles qui redonnent vie. En les voyant, Jésus est bouleversé au plus profond de lui-même, en son corps, en sa chair.
« Il faut faire quelque chose » se disait Mère Teresa découvrant l’extrême misère de l’Inde. Et aujourd’hui, Jésus pourrait nous demander : que pouvons-nous faire ?
Comme les disciples, nous sommes bien démunis : où trouver, dans un désert, de quoi rassasier tant de monde ? Jésus laisse parler sa compassion ; proche de Lui et avec Lui, nous sommes aussi concernés. Mais nous sommes arrêtés par l’insignifiance de nos moyens : sept pains et quelques petits poissons, qu’est-ce que cela pour tant de monde !
Ne sentons-nous pas souvent avec découragement et douleur, l’écart qu’il y a entre ce que nous pouvons offrir jour après jour et les immenses besoins du monde ?
Un tel déséquilibre nous propulse au cœur du mystère que Jésus révèle et que seuls les pauvres comprennent. La puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse. Elle est berceau de choix du Fils venu en la chair, Lui, nourriture et pain de vie.
Alors, quelles que soient les limites que la précarité de nos moyens impose à nos engagements, Jésus nous donne de redire avec lui : j’ai compassion de tous et de chacun. Et Il nous associe à son œuvre de guérison et de rassasiement. C’est l’instant-Dieu aujourd’hui, et il a goût d’éternité.
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