Le Christ dit à Simon Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église » (Matthieu 16, 18). Jésus choisit un homme, Simon devenu Pierre, pour être le roc sur lequel reposerait son Église. Mais ne nous méprenons pas, cette pierre est friable, marquée par la fragilité. Pierre, celui qui confesse la messianité du Christ, est aussi celui qui doutera en marchant sur les eaux, celui qui reniera son maître par trois fois avant l’aube.

Ce paradoxe est au cœur du mystère de l’Église : elle est fondée sur une pierre d’édifice, sur douze colonnes et par d’autres pierres vivantes depuis 2000 ans, toutes vulnérables, humaines, imparfaites, marquées par le péché.

Et pourtant l’Église est Une, Catholique, Apostolique, à la fois forte de sa mission et exposée à ses propres limites. Elle vacille parfois, elle porte en elle la faiblesse de ceux qui la composent, mais elle tient debout, soutenue par la promesse du Christ, la seule et véritable pierre angulaire.
Pierre n’est pas pierre par sa propre force, mais par la grâce divine qui le transforme. De simple pêcheur hésitant, il devient le berger du troupeau du Seigneur. C’est dans cette même dynamique que l’Église avance, toujours fragile, toujours relevée. Car la véritable solidité ne vient pas de la perfection humaine, mais de la fidélité de Dieu qui traversant la faiblesse, manifeste sa puissance. C’est ce que nous fêtons aujourd’hui, la chaire de saint Pierre.