Il serait un peu superficiel d’en rester à la solennité de l’investiture de Pierre, son Église de la terre confiée est bien celle de la traversée et des petits… rien de prétentieux, rien d’un pouvoir écrasant, rien de mièvre non plus. Ces quelques versets ne peuvent pas être isolés de leur contexte douloureux et non glorieux, c’est à dire de celui de l’annonce de la Passion, des souffrances et de la mort à venir, ni de celui de l’incompréhension de Pierre et de son reniement. Pierre est bien le petit ou le pauvre à qui le Père révèle son secret dans une neuvième béatitude qui est une bénédiction divine, un don : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux ». Son Église sera celle du combat et des persécutions. Pierre est aussi le petit et le pauvre à qui Jésus remet les clés du Royaume.
Les clés du Royaume sont multiples et plurielles, elles ouvrent ou ferment les portes. Et Pierre, n’en sera-t-il pas lui-même l’heureux bénéficiaire quand son reniement sera changé en confiance ? Les clés du pardon et de la réparation intégrale, voilà ce que Jésus lui offre et que Dieu donne à tous les hommes (Cf. Mt 18,18), cette paix que le Ressuscité soufflera aux disciples (Cf. Jn 20,23) au lendemain de sa Pâque.
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