« Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » (v.13).  « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (v.15).
L’identité de Jésus se révèle par la médiation des autres …
« […] ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » (v.17).
L’identité de Jésus est révélée par la médiation du Tout Autre …

« Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (v. 19).
Jésus confie à Pierre — donc à un autre que lui-même — l’entrée du Royaume. Médiation de l’autre qui ouvre à la confiance par la charge confiée. Pierre ouvrira ou fermera à l’aide de clés : médiation du moyen.

Il y a aussi plusieurs clés, donc plusieurs portes … Respect des chemins et de la diversité, que l’on pourrait appeler médiation des destinées.
« À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. » (v21).
L’identité de Jésus ne se révèle que progressivement, et ce à travers la médiation du temps (les trois jours) et de l’histoire (condamnation, arrestation, passion et résurrection), à travers l’action des hommes et celle de Dieu.
Jésus ramène tout à son Père ou à ses frères, il ne garde rien pour lui, ne s’accapare rien. En se reconnaissant comme simple médiation, et en nous invitant à faire de même, il se délivre et nous délivre du fantasme de l’identité propre. Il refuse d’être sa propre origine et le maître de son destin. Il se reçoit d’un Autre et des autres, dans un chemin de dépouillement et d’abaissement, de confiance et de souffrances.
Et c’est l’unique chemin de la filiation divine, afin de renaître aimés, sauvés, et pardonnés.