« Des fils »
Pierre est confronté à une tracasserie d’impôt. Or, Jésus et lui sont les fils du Père, ils sont libres et n’ont rien à payer. La suite du récit, pour le moins étrange … ( il s’agirait d’un procédé littéraire connu par les légendes hagiographiques )
… Jésus invite Pierre à payer l’impôt du fruit de sa pêche. Ce qui est souligné, c’est le don gratuit d’un poisson trouvé de façon inattendue. Et merveille ! Cette pièce unit dans un même destin Jésus et Pierre. Le mystère pascal s’accomplit, convertissant la mort en vie, le mal en un amour au-delà de tout ce que l’on peut concevoir. Le pêcheur d’hommes, reçoit déjà le salaire gratuit de la venue de l’Esprit Saint dont le Père le comblera en même temps que ceux vers qui il l’enverra. Cela se voit dans la rencontre de Pierre et de Corneille: « Qui étais-je moi pour m’opposer à l’Esprit saint ? » Tout a été donné à Pierre : il a obéi à Dieu: « Eh bien ! Debout, descends et pars avec eux sans hésiter » (Ac 10, 11,1-18) La parole émerveille et interpelle :
A quelle dignité le Père nous destine-t-il? Enfants de Dieu et plus encore : « fils dans le Fils » ? En lui, héritiers et intendants responsables des Biens du Père ? Devenir fils, ne serait-ce pas, dans l’injuste tracasserie ou, dans l’horreur de l’événement, oser dans la foi, passer de la mort à la vie ? « Le troisième jour il ressuscitera ». Qu’est-ce que cela veut dire dans notre vie aujourd’hui ?
A quelle liberté d’obéissance l’Esprit-Saint appelle-t-il l’Eglise et chacun de nous?
Un commentaire
LES ROIS DE LA TERRE, DE QUI PERÇOIVENT-ILS LES TAXES OU L’IMPOT ? DE LEURS FILS, OU DES AUTRES PERSONNES ? »… « DES AUTRES » … « DONC, LES FILS SONT LIBRES. MAIS, POUR NE PAS SCANDALISER LES GENS, PRENDS UNE PIÈCE DE QUATRE DRACHMES…, TU LA DONNERAS POUR MOI ET POUR TOI (Mt 17, 22-27). Même la liberté exige le respect d’un certain ordre et des lois préétablies, visant à l’harmonie sociale. Être libre ne nous autorise pas à faire tout ce que l’on veut. Car, une liberté mal gérée, court le risque du scandale et du déshonneur. Ne pas être un motif de scandale, c’est aussi signe de respect, de dignité et de maturité. Être véritablement libre nécessite donc un art de vivre, ouvert à tous ceux qui ne s’enferment pas dans leur orgueil. Nous sommes aussi respectés et estimés, dans la mesure où nous savons mettre chaque chose dans le bon ordre, où nous savons donner à chacun sa place. JÉSUS, Fils de DIEU, doit-il payer l’impôt ou pas ? Doit-IL se soumettre à une loi ou à une autorité humaine ou non ? DIEU obéit à ce qui est juste de faire, surtout quand cela est fait dans la légalité, en vue du bien de la communauté. JÉSUS est DIEU, mais aussi Homme parmi les hommes. Il est la Loi divine ; et pourtant, IL doit aussi obéir et se soumettre aux lois humaines, surtout quand celles-ci visent le bien de l’Homme. Mais, les préceptes d’hommes restent purement humains, quand ils ne se limitent qu’à défendre les intérêts de quelques-uns, au détriment des autres. Mais la liberté qui habite le cœur de DIEU n’est pas opprimante, tout au contraire, elle l’amène à proposer le commandement de l’amour, mais sans pour autant l’imposer. Car, IL veut que chacun soit libre de vivre pleinement sa vie, mais sans piétiner la liberté des autres. Or, bien souvent, les rois de la terre perçoivent souvent les taxes des autres, en laissant libres leurs fils, leur permettant ainsi de faire ce qu’ils veulent. C’est ainsi qu’au nom d’un certain pouvoir, les plus forts piétinent les plus faibles, font peser sur eux des taxes énormes. C’est pourquoi, JÉSUS Fils de DIEU et ROI de l’univers, doit donner le bon exemple ; car, l’exemple doit venir de ceux qui gouvernent, qui tiennent le bâton de pasteur et de commandement. Guider c’est conduire, non seulement par des paroles, mais aussi par des actes concrets. C’est ainsi que le scandale peut être éviter et que la crédibilité peut renaître. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua