Crier vers Toi
Il est difficile d’entendre aujourd’hui cet évangile. Devant cet enfant souffrant d’épilepsie, il ne s’agit en rien d’une possession ou d’un esprit mauvais mais d’une maladie neurologique pour laquelle les médicaments ne sont que des palliatifs.
Cette épreuve vécue par nos proches a été celle aussi de l’écrivain Fedor Dostoievski qui l’a magnifiée dans l’une de ses plus belles œuvres l’Idiot, un homme de bonté confronté à la question du mal. Le prince Mychkine est atteint de ce mal incurable, ce qui le rend à la fois vulnérable et fascinant. Doistoievski ira jusqu’à faire de lui une figure christique dans le don de soi et l’amour comme folie de la Croix. N’empêche qu’en lui donnant ce titre, il souligne qu’il est seul à se comprendre.
Pour revenir à l’Evangile de Matthieu 17, les disciples sont restés dans la plaine tandis que Jésus transfiguré apparaissait avec Moïse et Elie dans la gloire et se manifestait aux intimes Pierre, Jacques et Jean. « Levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus, lui seul. » Mt 17,8
Redescendu dans la plaine de l’ordinaire des jours, Jésus apparaît excédé par l’incrédulité de la foule et celle des disciples eux-mêmes. L’enfant épileptique n’a pu être guéri. St Marc nous livre un récit plus détaillé sur la démarche humble du père à la confiance vacillante. « Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par pitié pour nous. » S’engage un dialogue entre ce père et Jésus qui le convoque à oser le pas de la foi. « Si tu peux ! Tout est possible à celui qui croit. » Avec ce père aimant, nous crions vers le Seigneur au cœur de nos épreuves :
« Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi. » Mc 9, 22-25
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