Gagner un frère …
Nous vivons notre expérience chrétienne avec un seul Dieu et Père de tous qui fait pleuvoir ou briller son soleil sur les bons comme sur les méchants « si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux » (v.19), et avec son Fils unique, aîné d’une multitude de frères « je suis là, au milieu d’eux » (v.20). Ce sont de belles paroles de proximité et de soutien qui nous réchauffent le cœur, mais qui sonnent aussi comme l’impératif de la fraternité : reconnaître en tout homme (quelque soit notre amitié ou inimitié), un ami et un frère. « S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (v.18). En rompant le même pain, il nous faut devenir un seul cœur qui bat à l’unisson de la Trinité.
Mais « si le frère ne nous écoute pas ? ».
Cela ne va pas de soi, car la nature de l’homme blessée par le péché est souvent un empêchement à la relation vraie. Le péché, les reproches, les vengeances, la surdité à l’autre et à la communauté sont à dépasser pour ne pas nous mettre au niveau de l’ennemi. Pardonner, lier des amitiés saines et saintes, délier pour libérer l’autre de ce qui est mal, fait mal, entrave … font partie de nos efforts et de notre ascèse quotidienne.
Ainsi « gagner un frère » n’est plus une affaire personnelle, mais une dynamique communautaire, la croissance même du Royaume est l’affaire de Dieu et sa grâce à lui demander. À nos échecs, nos faiblesses, nos empêchements, et nos impossibles accords, Jésus reste le liant et le centre et Dieu le Père reste l’inconditionnel accueillant … car, nous le savons les païens et les publicains qui nous précèdent dans le Royaume, ont —eux aussi— leurs noms inscrits dans les Cieux.
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