« Votre Père qui est ciel ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »
Il se réjouit d’avoir retrouvé la brebis égarée, plus que des 99 autres qui sont restées sagement au bercail !
Et Jésus demande à ses disciples : » qu’en pensez-vous ? » c’est une constante chez lui de se tourner vers ceux qui l’entourent pour leur demander un avis.
Franchement l’attitude de cet homme est déconcertante, voir frustrante pour les brebis restées dans leur sécurité ! Elles auraient pu pendant l’absence du maître, se détourner du « bon » chemin elles aussi , ou être attaquées par le loup !
Pourquoi la brebis égarée, celle qui a eu envie d’aller voir ailleurs, de tenter l’aventure de la foi sur d’autres pâturages inconnus au risque de se perdre, a-t-elle plus que les autres le droit à des égards, et comment sa conduite peut elle réjouir le cœur de Dieu, plus que les autres ? Nous venons de refermer les portes saintes de nos églises après l’ année du jubilé de la Miséricorde. Nous avons le choix de rester derrière nos murs, nos convictions, nos certitudes, nos portes bien fermées de nos églises, que pourrait-il nous arriver ?
Ou alors de nous laisser envoyer, plein de sollicitude et sans limite, à la croisées des chemins, chercher la brebis estropiée, boiteuse, isolée. Nous y laisserons peut-être des plumes mais quel bonheur si le Berger vient nous récupérer et nous hisse sur ses épaules.
J’ose avec Jésus poser la question comme il l’avait posé à ses disciples « Quel est votre avis ?»
Un commentaire
SI UN HOMME POSSÈDE CENT BREBIS ET QUE L’UNE D’ENTRE ELLES S’ÉGARE, NE VA-T-IL PAS LAISSER LES 99 AUTRES DANS LA MONTAGNE POUR PARTIR À LA RECHERCHE DE LA BREBIS ÉGARÉE ? (Mt 18, 12-14). C’est toujours un risque, de laisser 99 brebis dans la montagne, pour aller à la recherche de celle qui s’est égarée. Or, pour DIEU, risquer tout pour sauver l’Homme, est la première préoccupation, la joie la plus grande de son cœur. Même si une seule brebis donne autant d’inquiétudes lorsqu’elle est perdue, la joie et l’espérance de la retrouver sont d’autant plus grandes. Car, aux yeux du SEIGNEUR, une vaut autant que 99 et chacune des brebis est aimée de manière spéciale. Chacun de nous vit un amour particulier avec DIEU, tout comme chacun de nous est estimé à ses yeux et présent de manière particulière dans son cœur. Car, IL nous connaît mieux que nous-mêmes. Et parce qu’IL nous connaît, parce qu’IL sait combien nous sommes précieux et riches intérieurement et parce qu’IL a besoin de chacun de nous, pour l’œuvre universelle de Salut, alors, DIEU ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. Une brebis perdue semblerait ainsi un échec de l’amour, à part celle qui va de soi-même à sa propre perte. Se perdre, ce n’est pas d’abord une mort physique, mais bien plus spirituelle, une âme égarée, une brebis se retrouvant hors de l’enclos, exposée à des loups féroces. Se perdre, c’est l’Homme qui empreinte le chemin des impies, qui vit dans une totale indifférence, loin de DIEU, c’est-à-dire loin de l’Amour. L’égaré c’est l’Homme qui se fabrique ses propres sécurités, qui n’a besoin de personne, parce que trop sûr de soi ; celui qui se remplit d’orgueil et qui tient pour dieux les vanités du monde, auxquelles il fonde ses espérances. L’égaré c’est aussi l’Homme déconnecté d’une réalité sociale où le divin et l’humain sont appelés à cheminer ensemble, à conjuguer les efforts communs, afin de construire un monde de paix, de justice et d’amour. Et DIEU qui tient tant à ce projet, est toujours à la recherche de la brebis perdue. Et notre conversion part surtout de notre réelle volonté à nous laisser trouver par DIEU, ne pas être sourd à son appel. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua