Poser les bonnes questions
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- « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » (v.16).
- « Qui donc peut être sauvé ? » (v.25).
- « Quelle sera donc notre part ? » (v.27)
Autant de préoccupations et de mauvaises questions des disciples à Jésus, celui-ci donne des réponses qui semblent tomber à côté de leurs préoccupations et de leurs craintes, mais c’est sans doute pour qu’ils puissent trouver les questions accordées à la logique du Royaume, de ce nouveau monde déjà-là par le présence de leur Sauveur et Dieu au milieu d’eux. « La vie éternelle, c’est de te connaitre, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn17,3).
« Lors du renouvellement du monde » (v.28), cette allusion de Jésus semble être la clé de compréhension et le pivot pour basculer dans la gratuité de la suite du Christ, de cet héritage de la vie éternelle (v.29). Il ne s’agit plus de possession comme « avoir la vie éternelle ? », ni d’élitisme « qui donc ? », ni d’intérêt « notre part ? »… Non, Jésus ne met aucune autre condition que celle de quitter les richesses de ce monde, de « tout » quitter pour le suivre. Il n’y a ni impératif moral, ni certificat de bonne conduite, ni exploit, ni examen de passage, ni diplôme, ni classement. Pour entrer dans le Royaume, il n’y a pas d’autre chemin que celui de la pauvreté évangélique.
L’avarice du jeune-homme riche, la crainte des disciples, l’orgueil de Pierre ne tiennent plus s’ils se configurent au Christ et s’ajustent à la volonté de Dieu que tout homme soit sauvé. Jésus risque donc ses réponses, non en désignant de bonnes actions, des héros, ou des récompenses, mais en recentrant sur le seul et unique Maître et Juge : Dieu. Dieu seul peut. Dieu seul suffit. Tout est grâce. Tout s’inaugure dans la Nouvelle Alliance, d’un Dieu pour tous les hommes, d’hommes pour Dieu et pour leurs frères.
Le monde ancien s’en est allé,Un nouveau monde est déjà né :Nous attendons le jour de DieuQui transfigure terre et cieux. (Joseph Gelineau, X 894)
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