«Laisser »
Où désire-t-il les mener ? Pierre se voit engagé dans un impossible (19,26) à ses seules forces humaines.
« Laissant leurs filets »*, ils ont « tout laissé » pour « un je ne sais quoi que l’on vient d’aventure à trouver »*
Détail
La promesse dépassera l’attente, dit le Seigneur. « Nous avons tout laissé». « Sans autre lueur ni guide, hormis celle qui brûlait en mon cœur »** dira un passionné de Jésus. Le centuple est là, rien n’est dû, les petites joies inattendues de la vie deviennent cadeaux de grand prix. A vrai dire, Jésus, le premier, a tout laissé, se laissant lui-même ; il suit l’Esprit dans une confiance totale et les appelle à une réciprocité. Ils sont engagés dans «son possible ». Ils vivent les exigences concrètes de leur baptême, annonçant la joie d’un monde nouveau. Mais, sans lui, l’impossible reste impossible. Malheureusement, pensons-nous peut-être ? Ou plutôt fort heureusement si l’impuissance, lieu de sa demeure, nous fait, comme eux, demeurer en lui, marcher en lui, le Vivant ressuscité. Laisse-là ce que tu es, suis-moi, souffle l’Esprit de celui qui appelle.
* Mc 1,18
*Jn de la croix : poème
*Jn de la croix : N.O.
2 commentaires
PIERRE PRIT LA PAROLE ET DIT À JESUS : « VOICI QUE NOUS AVONS TOUT QUITTÉ POUR TE SUIVRE : QUELLE SERA DONC NOTRE PART ? » (Mt 19, 27-29). En tous nos engagements, nous voulons toujours des garanties, auquel cas, pas d’intérêts, pas d’actions. Même les disciples se conforment à cette règle purement humaine, où l’Homme doit trouver son intérêt dans ce qu’il entreprend. Si non, pourquoi renoncer si au final, nous n’obtenons pas une récompense ? Pourquoi perdre, si nous ne sommes pas sûrs de gagner plus ? Le sacrifice doit ouvrir à une récompense, si non, il perd son caractère de sacrifice. De plus, pour les hommes, le gain doit être à la hauteur du sacrifice consenti. Par contre pour DIEU, le gain n’est pas toujours pour soi exclusivement, mais davantage pour la multitude. Avant cette question de Pierre, il y a eu l’épisode du jeune homme qui voulait savoir ce qu’il devait faire de bon pour avoir part à la vie éternelle. Et lorsque JÉSUS lui propose le détachement et le partage de ses richesses avec les pauvres, il s’en retourne tout triste, à cause de ses grands biens. Ce qui déconcerte les disciples, qui certainement aussi vivaient dans une certaine aisance matérielle, et dont il n’était pas toujours facile de s’en séparer. D’où effectivement la question de Pierre, qui exprime aussi le risque que certains ont pris de tout quitter pour suivre le CHRIST, de s’attacher à DIEU, de remettre leur vie et leurs espoirs à la providence divine. Pour DIEU, la vie ne se réduit pas simplement à l’existence terrestre ; l’Homme n’est pas simplement ce qu’il est ou ce qu’il a présentement, car son horizon est toujours ouvert vers le futur. Et DIEU nous fait regarder vers cet horizon lointain, afin que nos désirs, nos aspirations, ne se focalisent pas exclusivement sur les biens matériels : « celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle ». En DIEU, rien ne se perd, tout se transforme, car la vie en LUI est dynamique. Ce que nous croyons avoir perdu en son nom, nous est restitué, par LUI, sous des modes divers, y compris la vie en plénitude. Ainsi, l’espérance demeure et l’Homme cesse de vivre dans les regrets. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Cette belle méditation m’a inspiré une intention de prière qui a été lue aux vêpres ce soir, en ce pré-chapitre … Merci Claire et merci à Jacqueline pour la belle illustration.
Nous te prions pour notre région du Proche-Orient et pour la paix.
Pour que là où nous sommes implantées en Terre Sainte, au Liban, en Syrie, en Égypte, nous nous sentions engagées dans « ton possible » de réconciliation, annonçant la joie d’un monde nouveau. Fais de nous ta demeure, que nous marchions en toi, semant, sans relâche, des graines d’espérance, à chaque rencontre, et en chaque lieu.