« Laisser, se laisser »
Où désire-t-il les mener ? Pierre se voit engagé dans un impossible (19,26) à ses seules forces humaines.
« Laissant leurs filets »*, ils ont « tout laissé » pour « un je ne sais quoi que l’on vient d’aventure à trouver »*
La promesse dépassera leur attente. « Nous avons tout laissé», « Sans autre lueur ni guide, hormis celle qui brûlait en mon cœur »* dira un passionné de Jésus. Le centuple est là et rien n’est dû, les petites joies inattendues de la vie deviennent cadeaux de grand prix. A vrai dire, Jésus, le premier, a tout laissé, se laissant lui-même à eux. A l’écoute du Père, il se laisse conduire par l’Esprit dans une confiance totale et les appelle à une même réciprocité avec lui. Ils sont engagés dans «son possible ». Ils vivent les exigences concrètes de leur baptême, annonçant la joie d’un monde nouveau. Mais, sans lui, l’impossible reste impossible. Malheureusement, pensons-nous peut-être ? Ou plutôt fort heureusement si l’impuissance, lieu de sa complaisance, nous fait, comme eux, demeurer en lui, marcher en lui, nous laissant ainsi saisir et porter par lui, Jésus ressuscité,
Laisse-là ce que tu es et suis-moi, souffle l’Esprit de celui qui appelle…
* Mc 1,18
*Jn de la croix : poème
*Jn de la croix : Nuit obscure
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