C’est la traduction de ce passage par Frédéric Boyer qui me permet de l’entendre à neuf, le dépouillant de tout aspect trop moralisateur. Mais pour commencer, je ne résiste pas à l’envie de citer un court extrait du dernier livre de E.E Schmitt, le défi de Jérusalem.
Il avait entendu une célébration dans un lieu visité et il écrit : « Comme hier, le phrasé musical de l’italien, […] reverdit les Évangiles, vitalise les prières. En redonnant l’élan d’une « première fois » à ce qu’il verse dans mes oreilles, il enlève la poussière qu’a déposée notre français au cours des siècles. Le bénéfice ne vient pas tant de l’italien que de la transposition en une autre langue, laquelle me permet d’entendre ce que je n’entendais plus. La traduction lave tout. Je ne décèle pas un sens nouveau, je décèle de nouveau le sens. Voilà pourquoi il me paraît utile d’écrire constamment des versions neuves de la Bible, en particulier des Évangiles. À force d’être répétés, marmonnés, remâchés, les versets deviennent inintelligibles, car raides, secs, éculés, figés en clichés qui ne parlent plus à personne. »
Dans la péricope du jour, nous apprenons que « les disciples sont pris de panique » en entendant Jésus.
Nous avons toujours peur d’être mauvais élèves et sommes si vite persuadés d’être hors concours, hors salut. L’exigence nous paraît beaucoup trop grande. C’est peut-être que nous voulons trouver en nous les moyens d’y répondre.
Laissons Jésus nous fixer du regard, nous en-visager toujours à nouveau, dans l’histoire du Dieu qui vient à nous, plutôt que dans celle que nous tentons désespérément d’écrire par nos œuvres. C’est Dieu qui fait le chemin et qui nous apprend à le suivre. Tout alors devient affaire de compagnie, dès aujourd’hui et jusqu’ aux jours de l’accomplissement de l’Histoire. Alors, nous serons assis près de lui, le Fils de l’humanité. Avec lui, nous discernerons tout et nous recevrons la vie en surabondance.
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