Si la vérité est quelqu ‘Un, un jour on a tout quitté pour le suivre.
Et s’il s’agit d’entendre sa Voix , d’accueillir sa présence de rencontrer son Visage,il faut simplement, vraiment incliner son cœur…..
Quand l’Evangile nous vient par un saint qui vraiment l’a mis en pratique- Benoit, Claire, Charles, c’est l’Evangile illustré, mis en histoire.
En ce jour où l’Evangile nous vient par Benoit, il nous faut demander une oreille attentive, un cœur qui s’incline.
Une oreille , un cœur mais c’est Benoit lui-même, cet homme de Dieu, un homme selon le cœur de Dieu. Il est appelé à voir. Voilà le portrait de Benoit. Une oreille, un cœur un regard. Il est appelé tout chez lui est unifié.
L’écoute n’est pas dispersée, le cœur n’est pas partagé ni double.
Le regard ne louche pas à droite et à gauche.
C’est que Benoit est moine : monos. Unifié par et dans l’Un.
Essayons de rejoindre Benoit, cet ami ce maître, ce père.Tout oreille, tout cœur tout regard dans les grandes étapes de sa vie.
Avant la première étape – sa naissance en Italie vers 480 -, il y a ce qui explique le nom de Benoît : Béni de Dieu. Oui, avant la naissance, pour lui et pour chacun(e) d’entre nous, il y a la grande prévenance de l’Amour, de l’Éternel qui est Amour… sans lequel il n’est pas de sainteté humaine. Benoît et toi, et toi : élu, sanctifié, aimé. Oui, d’abord, en avant, il y a le Cœur de Dieu : en avant de toute histoire humaine et l’inspirant pour qu’elle devienne une Cantate d’amour.
Benoît grandit… et le voici étudiant à Rome… Son cœur est insatisfait par ce savoir mondain… Il s’incline… à côté, ailleurs… habité, travaillé par un autre désir, non pas celui de réussir, mais celui : de plaire à Dieu seul. Bon : Benoît est amoureux ! Mais Celui que son cœur aime, c’est Dieu. Alors comment faire pour lui plaire? Comment savoir ce qui Lui plaît ?
L’Écriture répond. Oui, l’Écriture répond quand on lui pose des questions. Elle dit avec le psalmiste, elle chante :
« Écoute ma fille regarde et tends l’oreille
oublie ton peuple et la maison de ton père
le roi sera séduit par ta beauté » (Ps 44,11-12).
Benoît entend : tout oreille, tout désir. Et ce n’est pas en rêve… Benoît obéit à ce désir profond qui fait bouger sa vie : pour plaire à Dieu, il va d’abord rompre avec ce qui s’oppose à Dieu – le monde – et s’en aller au désert : il met en pratique la Parole.Après l’étape décisive du choix qui opère un arrachement, une rupture (toujours à reprendre : nous qui avons tout quitté pour le suivre !), il y a le désert et c’est Dieu qui nous y conduit : pour convertir à Lui notre cœur – notre désir – au moyen de sa Parole.
Frère Christophe . Thibbirine 21 juillet 1990.
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