«Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple: aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David» (Lc. 2, 10-11)
« Une voix dans Rama s’est fait entendre, pleurs et longue plainte : c’est Rachel pleurant ses enfants; et ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. » Mt 2, 18
Quelle contradiction ! « L’annonce de la naissance du Fils de Dieu enveloppée d’une tragédie de douleurs », « un gémissement que nous pouvons encore entendre aujourd’hui ! » dit le pape François. Mais il ajoute : « Est-il possible de vivre la joie chrétienne en tournant le dos à ces réalités ? Est-il possible de faire advenir la joie chrétienne en ignorant les gémissements du frère, des enfants ? »
Comment, dit-il, « ne pas nous laisser voler la joie de Noël » ?
Le « clair obscur » de l’œuvre de Rembrandt dit quelque chose d’un possible chemin, celui emprunté par Joseph à l’écoute de la Vie, Source qui sourd du fond de sa nuit et laisse affleurer la Lumière, de l’intérieur.
Il protège et accompagne la Vie : « Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte » v. 14 Ici se profile déjà l’entrée de Jésus à Jérusalem, en chemin d’Exode, monté sur un âne.
Ici se profile déjà la passion du Fils de Dieu : « Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » v.13 Ici se profile le matin de Pâques : « Joseph se retira dans la région de Galilée » v. 22 ; » Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée: c’est là qu’ils me verront. » Mt 28
La joie de Noël est la joie de Pâques, celle de la migration de Dieu en Jésus-Christ, venu vivre avec nous et pour nous toutes nos traversées, jusqu’à celle de la mort, l’ouvrant sur la Joie de la Résurrection que « nul ne pourra nous ravir ».
En Joseph, apprenons l’humble « justesse » du croyant, l’ajustement de « l’écoutant », les chemins du « voyant » dans nuit, « habitant les vouloirs du Père » afin « qu’aucun de ces petits ne se perde ».
En cette nuit obscure de notre monde, qu’il nous enseigne à protéger la Vie en toute migration, à sauver la Joie de Dieu Sauveur, Emmanuel, Dieu avec nous.
Un commentaire