Donner la vie
Jésus raconte une nouvelle parabole : « le royaume des Cieux est comparable à… ». Il veut nous parler du Royaume des Cieux et de sa gratuité. Il y est question de travail (quantifiable en heures et en pénibilité) et de salaire (une rétribution unique, un denier pour tous).
Le texte littéral en grec ne donne pas d’explication : « Se mettant d’accord — avec les ouvriers d’un denier le jour, […] » (v.2). Il n’est pas fait mention d’équivalence en pièces d’argent ou d’une quelconque valeur, mais on sait qu’il correspond au salaire normal d’un ouvrier ou de la dépense d’une journée. En quelque sorte « le pain de ce jour » ; pas plus, pas moins… Comme la manne descendait sur tous, et rassasiait selon les besoins de chacun, et juste pour une journée, sans pouvoir en faire ni de provisions, ni de spéculations. Dans cette parabole, cet unique denier a valeur d’universel, il est signe du don de Dieu, un seul pour chacun et pour tous… non quantifiable, non mesurable, comme le sont l’amour et la vie.
Si l’on regarde du côté des ouvriers, il y en a deux catégories : les actifs — ceux qui s’accordent avec le maître du domaine et partent travailler tel Adam dans le premier jardin—, et les inactifs comme morts, — ceux qui ne font rien et qui restent plantés là. Mais le maître est là, présent, il fait entrer dans une dynamique de vie, il embauche, appelle, vient chercher, sans discrimination et à n’importe quelle heure, il les fait sortir du néant et de l’immobilisme. Le denier qu’il donne, en fin de journée, n’est ni une rétribution, ni une récompense : il est subsistance, vitalité, vie.
Dieu, créateur et sauveur, donne la vie. Sa logique n’est pas la nôtre. La parabole de Jésus ne nous présente pas un plan social de parité et d’équité humaine… non, il s’agit de la démesure et de la folie de Dieu, qui donne sa vie pour tous, hors catégories et clivages de ce monde.
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