Souvent, le ton de voix trahit la couleur du cœur ! Si nous lisions ce passage à haute voix, comment le ferions-nous ? Avec interrogation, un soupçon de critique, avec compassion ?
Jésus parle à ses disciples du chemin qu’il prend et qu’ils empruntent avec Lui vers Jérusalem. Les croyants que nous sommes aujourd’hui saisissent un peu la signification de ses propos. L’heure est grave, les violences et la mort se profilent.
Quel est le consentement de Jésus, celui de ses apôtres, le nôtre ?
Mais voilà qu’à ce moment important, une mère s’inquiète pour ses fils. Nous nous sentons peut-être quelque peu offusqués de sa démarche. Cependant, Jésus accueille paisiblement sa question, ne conteste nullement l’expression de son désir. Elle est franche, madame Zébédée, et ose se présenter et se dire telle qu’elle est et telle qu’elle porte le souci de sa progéniture. Nous serions sans doute plus discrets en ce qui concerne nos propres aspirations et sentiments véritables. Mais Jésus permet à chacun d’aller à sa rencontre, sans apprêt. Il crée un espace de liberté, ne manipule jamais personne et renonce à tout pouvoir sur l’autre qui ne passerait pas par la parole libre.
Alors, ce qu’Il énoncera comme réponse pourra sans doute être entendu. Le trône qu’Il accueille pour lui-même est des plus inconfortable puisque ce sera la croix, celle imposée par les hommes. Siéger à sa droite et à sa gauche, est-ce un privilège de grands de ce monde, de personnes qui désirent faire carrière ? Est-ce avantage d’amis qui cheminent avec Lui, apprenant de Lui ce qu’est la présence ? Est-ce apprentissage de ceux qui ne peuvent abandonner celui qui souffre à cause d’un trop grand amour pour tous ? Cela peut être nos classes d’amour pour Lui, avec Lui, grâce à Dieu. Nous ne pourrons répondre à cela que si Lui, Jésus, s’engage avec et pour nous, et si nous accueillons humblement ce don, jour après jour.
Ne craignons pas. Sa grâce devrait nous suffire ; elle se déploie dans la faiblesse.
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