Jésus, libre, ne se laisse pas impressionner par les hommes de pouvoir de son temps qui l’interrogent sur les sources de son autorité. Les grands prêtres et les anciens s’érigent en police de la pensée et demandent à Jésus de se justifier. Mais, ces hommes de pouvoir, eux, ne sont pas libres. Ils ont peur de perdre leur pouvoir et leur statut. Ils ont peur de perdre ce qu’ils ont. Jésus, lui, ne connaît pas cette peur. Il a déjà montré plusieurs fois que l’important n’est pas ce que nous avons, mais ce que nous sommes. Et cela, rien ni personne ne peut nous le retirer. De la crèche à la croix, Jésus n’a rien à perdre … il a déjà abandonné tout statut, tout pouvoir, toute prétention. Il est et cela lui suffit !
Si Jésus cherchait à justifier son action, il aurait bien du mal à dire d’où vient son autorité … car, avec la venue de Dieu dans la chair, avec sa descente au milieu des hommes, la frontière entre ciel et terre est désormais ouverte.
L’autorité de Jésus ne vient-elle pas alors de la parfaite rencontre du ciel et de la terre et de sa parfaite union avec son Père ? « Comme le Père ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi le Fils donne vie à qui il veut […] Comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir aussi la vie en lui-même » (Jn 5, 21.26).
Notre foi en Jésus Christ, de la crèche à la croix, sera-t-elle la source de notre liberté et de notre véritable autorité ? Car, « celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père » (Jn 14, 12).
Un commentaire
PENDANT QU’IL ENSEIGNAIT, LES GRANDS PRÊTRES ET LES ANCIENS DU PEUPLE LUI DEMANDÈRENT : « PAR QUELLE AUTORITÉ FAIS-TU CELA, ET QUI T’A DONNÉ CETTE AUTORITÉ ? (Mt 21, 23-27). La foi est une conviction qui repose sur une Parole de DIEU lue, accueillie, méditée, vécue et qui porte du fruit dans notre vie. Nous ne croyons pas seulement par procuration ou par tradition familiale ou sociale, mais aussi par adhésion libre et volontaire à un DIEU qui enseigne avec autorité et qui commande même aux puissances du mal, et qui LUI obéissent. Or, quelques fois, notre volonté de puissance nous empêche de reconnaître cette autorité divine, simplement parce que l’Homme veut être maître de tout. Du coup, nous excluons tout ce qui se rapporte à DIEU, nous rejetons ce qui nous apporte la paix, ce qui éclaire notre intelligence et nous ouvre à la sagesse. L’autorité que cache la Parole de DIEU exerce sa puissance dans nos fragilités, gouverne nos passions gourmandes et incontrôlées, pour nous conduire vers la Vérité et vers la véritable connaissance des choses. DIEU prêche, non pas pour glorifier d’abord sa propre personne, mais, pour appeler l’Homme à une conversion du cœur et des mentalités. IL commande aux esprits impurs qui nous empêchent de vivre pleinement notre humanité. Or, on n’a pas besoin d’être un grand savant, pour croire et se convertir. Il suffit simplement d’avoir l’humilité et la disposition du cœur. L’autorité divine est celle de l’appel à la conversion, de la domination du Bien sur le Mal et de la libération de l’Homme. Ce n’est donc pas une autorité égocentrique ou une autorité d’oppression, de domination sur l’Homme, encore moins une autorité qui profite de la faiblesse et de la fragilité des pauvres, pour les tenir sous contrôle. Toute autorité qui se reçoit de DIEU, porte toujours à la libération et à la construction d’une humanité plus fraternelle, là où personne ne réclame rien exclusivement pour soi, là où les querelles sont gérées en famille, en vu de trouver la véritable paix possible et surtout, là où chacun est libre de s’exprimer et a droit au minimum, pour la subsistance du corps et de l’âme. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé Achille Kandi, Archidiocèse de Bertoua