Un humain avait deux enfants … lequel a fait la volonté du père ?
Si nous nous souvenons de la parole de Jésus : « Ce n’est pas en me disant : « Seigneur, Seigneur » qu’on entrera dans le Royaume des cieux, mais en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 7, 21). Alors, comme les anciens et les grands prêtres, notre réponse à la question de Jésus sera que le premier enfant, celui qui a dit ‘non’ puis est allé à la vigne, est celui qui a fait la volonté du père.
Cependant, à bien l’écouter, cette question pourrait nous mener ailleurs… Car pourquoi l’humain du début de la parabole devient-il père dans la question de Jésus ?
Le premier enfant, qui dit « je ne veux pas » met une distance entre le désir de l’humain et son propre désir. Et, ce faisant, il accède à la première personne du singulier : je en face d’un tu. Il sort ainsi de la soumission servile et impersonnelle. Il peut alors choisir de faire sien le désir de l’autre, comme Jésus le fit lui-même à Gethsémani : « Mon Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux » (Mt 26, 39).
Dès lors que nous faisons nôtre le désir de Dieu, nous ne pouvons plus ne pas œuvrer à la vigne qu’est l’humanité par lui créée. Son dessein de salut pour tout homme est devenu le nôtre, nous ne pouvons plus nous taire, nous ne pouvons plus cesser d’agir … sans risquer de Le faire taire. Alors, comme Saint Paul, nous pourrons dire, « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Telle est la porte du Royaume de Dieu qui nous est proposée.
2 commentaires
“MON ENFANT, VA TRAVAILLER À LA VIGNE” … “JE NE VEUX PAS.” MAIS S’ÉTANT REPENTI, IL Y ALLA… VOUS, APRÈS AVOIR VU CELA, VOUS NE VOUS ÊTES MÊME PAS REPENTIS POUR CROIRE À SA PAROLE (Mt 21, 28-32). Qu’est-ce qui peut nous motiver à la repentance ou à la conversion ? L’un des premiers traits de la repentance c’est la flexibilité du cœur de l’Homme, son humilité et sa disponibilité au changement, c’est-à-dire à savoir reconnaître ce qui est juste et vrai, ce qui convient au Salut de son âme. C’est un caractère qui s’oppose à l’orgueil et à l’inimitié, à un cœur endurci en permanence. L’Homme peut s’égarer pour un moment, mais, y demeurer en permanence peut sembler un esprit clos, fermé sur soi, qui refuse de s’ouvrir à la Vérité. Et l’ouverture à la vérité passe un examen de conscience de soi, un repli sur soi nourri par la méditation et la réflexion. Car, la pensée tout comme la foi, sont des réalités dynamiques, par lesquelles l’Homme est toujours tendu vers un avenir meilleur. Croire, tout comme penser, méditer, sont des expressions et des attitudes d’un esprit qui ne s’enferme pas dans la suffisance, l’obstination, la fatalité, le découragement ou encore le désespoir. Des deux fils qui sont sollicités pour travailler dans la vigne du père : le premier refuse dans un premier temps, puis se repent et accepte. Quant au second, il accepte tout de suite, mais n’ayant pas assez de racines de foi et de certitude dans ses convictions et ses choix, n’étant pas libre en lui-même, finit pas céder aux forces négatives qui luttent en lui. Quand au premier, il est libre d’accepter ou de refuser. Mais, il finit par y aller, parce que la repentance a été plus forte que l’obstination. Sa liberté de dire ‘‘non’’ s’est heurtée à la volonté plus grande de DIEU. La conversion est donc un acte de bravoure, de liberté et de sincérité. L’Homme se convertit parce qu’il est habité par des convictions fortes, sûres et nourri par une forte espérance en DIEU, sur qui il met toute sa confiance. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
MON ENFANT, VA TRAVAILLER AUJOURD’HUI À LA VIGNE.” CELUI-CI RÉPONDIT : “JE NE VEUX PAS.” MAIS ENSUITE, S’ÉTANT REPENTI, IL Y ALLA (Mt 21, 28-32). Notre nature faible peut nous conduire au péché, mais y demeurer, en se consolant de cette nature faible, voilà ce qui est diabolique. Car, nous ne pouvons justifier éternellement notre mal, notre pauvreté, encore moins nos échecs, en nous appuyant sur nos fragilités. DIEU l’Être parfait, nous veut dans son amour et nous appelle à tendre vers cette perfection. C’est pourquoi la conversion nous est offerte au quotidien. Elle commence par un acte d’introspection. Se repentir c’est regarder avant tout au-dedans de soi, redéployer de nouvelles énergies et se donner des motifs pour se relever et avancer avec le SEIGNEUR et dans sa vigne. Se convertir c’est donc travailler à rester debout, éveillé dans la vie en DIEU. Il en va tout autrement du péché, qui nous maintient dans la position d’esclave, en nous volant notre liberté et notre capacité à nous mouvoir dans la justice, la tempérance, le tout dans un équilibre intérieur et dans la conformité entre la Parole et nos actes. La conversion, loin d’être simplement un acte de foi, est avant tout un acte de flexibilité de l’Homme et d’humilité du cœur, savoir discerner où est l’erreur et où se trouve la vérité, savoir revenir sur ses pas, quand nous nous sommes égarés, savoir reconnaître son tort. C’est donc éviter de s’enfermer dans une forme d’obstination radicale, qui ferme la porte à toute forme de dialogue avec DIEU, avec les autres et avec sa propre conscience. Ainsi, se repentir et revenir à DIEU, c’est tenir à une promesse d’amour avec DIEU ; lequel amour est souvent blessé, à chaque fois que nous nous détournons de LUI, que nous sombrons dans le mal, que notre cœur s’endurcit dans l’hypocrisie. Il ne s’agit donc pas seulement de dire ‘‘oui’’, des lèvres, mais aussi avec le cœur et par les actes. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé Achille Kandi, Archidiocèse de Bertoua