Dans la montée vers Jérusalem et vers Pâques, une parole de Celui avec qui nous marchons s’est gravée comme « fond d’écran » de ma prière et ma pensée : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. » (Jn 18, 9). En ce temps, Jésus ne défend plus rien. Sa parole est extrêmement libre. Nous savons qu’il ne veut perdre aucune des brebis qui errent sans berger. Mais il ne veut pas non plus que s’égarent l’élite du peuple, prêtres, anciens, scribes et pharisiens. Il parle aussi au repus, à ceux qui ont tout vu, tout entendu, qui savent tout sur tout et sur tous et qui ne boivent pas à la source de ses paroles parce qu’ils sont trop sûrs d’eux-mêmes. C’est pour eux qu’il tente aujourd’hui une provocation.
Ne ressentons-nous pas quelque chose du sentiment que Jésus a sans doute éprouvé en son chemin vers la Ville Sainte : « Pourquoi n’entendez-vous pas, vous bénis de Dieu, choisis pour faire fructifier la vigne qu’Il vous a confiée ? »
Le maître aime la vigne et les vignerons chargés de veiller sur sa croissance. La vigne est belle, elle est en fleur et porte la promesse de bons fruits. Mais quand vient le temps de la vendange, quelle tristesse pour le maître de ne pouvoir recevoir les fruits de son bien ; ni ses serviteurs ni même son fils ne sont accueillis. ‘Malheureux’ ouvriers, ‘hélas’ pour vous (Cf. Mt 23) qui pensez devenir propriétaires en devenant assassins. Vous ne savez pas que les fruits pris pourrissent ? Ils ne peuvent être que reçus. Sinon, pas de vin, pas de joie. Comment éviter un si grand malheur ? le maître ne peut que se mettre en colère. Les auditeurs le savent et le disent ! (V. 41) Bienheureuse et sainte colère.
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