PARABOLE FILÉE
Cette parabole est un texte d’une violence inouïe qui aspire le lecteur dans une spirale implacable d’actions de haine et d’incompréhension.
Pourtant tout semble bien commencer avec un homme courageux qui s’est investi moralement et physiquement dans sa vigne. Avec effort, il l’a plantée lui-même et l’a protégée par une clôture et une tour. Il a construit, seul, un pressoir. Il semble honnête en louant – sous entendu avec une entente – sa vigne à des professionnels. Cet homme est également confiant puisqu’il les laisse seuls à disposer de son propre bien.
Et pourtant, rien ne se passe comme prévu et la collecte se termine en pugilat. La clôture et la tour de garde n’ont servi à rien, car le danger est venu de l’intérieur-même de la vigne. Comment et pourquoi le texte déploie t-il, par trois fois, un éventail de violences gratuites jusqu’aux crimes abominables d’inoffensifs serviteurs et d’un fils innocent ?
Serait-ce que les vignerons locataires n’avaient pas de fruit à rendre à leur maître ? …
Le texte signale « quand arriva le temps des fruits » (v.34), mais rien de nous dit que cette vigne était arrivée à maturité, ni que le raisin, la vendange, le vin avaient été récoltés ou faits. Les vignerons sont-ils tombés dans la fureur et le désespoir parce qu’ils n’avaient rien à rendre, sinon la détresse de leur stérilité ?
Jésus ne juge pas « mauvais » les vignerons de la parabole, ni ne les condamne à la mort. Mais il parle du royaume de Dieu qui leur sera enlevé « pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits » (v.43). Produire du fruit, c’est accepter d’être le sarment greffé à l’unique Cep qui est le Christ. C’est vivre en l’Alliance, nourris de la même Sève. Le commandement du Christ à demeurer en lui, en sa parole sonne ici comme un ultimatum vital contre les grands prêtres et les pharisiens. Sans Jésus, sans le reconnaitre, sans l’accueillir comme l’Envoyé, le Fils bien-aimé du Père, ils ne pourront rien faire.
Un commentaire
Seigneur,
Tu nous donnes, maintenant, la grâce de ton pardon.
Accordes-nous de travailer à ta vigne avec amour,
afin de te remettre le fruit qui te rend toute gloire,
celui d’être uni à ton Fils qui nous donne sa Vie.
Aujourd’hui et pour les siècles.