AMOUR RADICAL

Une nouvelle fois, un piège est tendu à Jésus, parce qu’il a décontenancé les saducéens, il leur a « fermé la bouche ». Les pharisiens repartent donc à l’attaque, dans le jeu de questions-réponses propre aux écoles rabbiniques. Et ils s’adressent donc au « Maître » que Jésus est, en l’interpellant : « … dans la Loi, quel est le grand commandement ? » (v.36). Pas « le plus grand » mais « le grand », celui dont tous découlent et dépendent, le socle de toute la Loi.

Et Jésus de leur répondre clairement et sans embrouillamini, démêlant avec clarté entre les 613 commandements de la Torah où les scrupuleux pinaillent, celui qui les dépasse tous : l’amour. Heureuses provocations, hérésies, dureté du cœur, et mises à l’épreuve, car elles sont parfois des occasions de dévoilements inattendus !

« Dieu est amour » : c’est l’amour qui est au centre de la vie du disciple. De la nature même de Dieu qui n’est qu’amour, sont dépendants tous les préceptes et leur mise en pratique. Jésus ouvre un chemin, la seule voie nécessaire qui mène à la Source de tout Amour, le chemin vers le Père : l’aimer et aimer ses créatures… c’est un choix radical, qui ne s’embarrasse pas du superflu.

Ce fut en son temps, la boussole de Bernard qui choisit de suivre le Christ en son chemin d’amour total du Père et de tous ses enfants : « Vous voulez donc que je vous dise pourquoi et comment on doit aimer Dieu ? Je réponds brièvement : la raison pour laquelle on aime Dieu, c’est Dieu lui-même ; et la mesure de cet amour, c’est de l’aimer sans mesure » (De diligendo Deo – Le devoir d’aimer Dieu).