Marie, Marie Servante et pourtant Reine, est la parfaite antithèse des scribes et des pharisiens hypocrites décriés par saint Matthieu. Elle est pour tout chrétien le modèle de la vie évangélique pauvre et humble inaugurée par son fils.

Marie, sous la plume de saint Luc, chantait dans son cantique : « Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! […] Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » (Lc 1,49.51-52). C’est dans ce ballet que nous devons trouver notre pas et sautiller allègrement poussées par l’Esprit Saint.

Ainsi,

Celui dont les paroles ne s’accordent pas à ses actes,

Au lieu de garder la Parole en son cœur et d’adresser son « fiat » au Seigneur,

Celui qui lie de pesants fardeaux pour ses frères,

Au lieu de délier sur terre et d’œuvrer à la libération de tous,

Celui qui cherche les premières places, les honneurs, les places publiques, les titres,

Au lieu de prendre le rang de serviteur,

Celui qui juge sans commencer par l’examen de son cœur en vue de sa conversion,

Au lieu de contempler la beauté et le mystère des créatures,

Celui qui se regarde lui-même sans préférer le Christ et le choisir comme Maître et ami,

Alors,

Celui-là, ne pourra jamais voir Jésus comme le plus grand et pourtant serviteur, ni sentir le Seigneur se pencher sur lui, ni voir les merveilles que le Seigneur fait en lui et autour de lui, ni être témoin de sa miséricorde, ni être élevé pour son humilité, ni être rassasié de Dieu seul, ni être relevé de ses chutes ou de ses faiblesses, ni faire mémoire de l’amour de Dieu dans sa vie…

En un mot, il passera à côté de la grâce divine que l’Esprit d’amour du Ressuscité distribue chaque jour, comme le Père le pain quotidien.