« Ils disent et ne font pas. »
Jésus nous invite encore et toujours à une traversée, la traversée des apparences. Le monde religieux a la fâcheuse tendance à reproduire immanquablement les comportements du monde, que ce soit au temps des pharisiens ou dans nos institutions religieuses actuelles. Notre Eglise n’en est pas indemne. Cette parole est pour nous aujourd’hui. Elle est vivante et tranchante et nous concerne au plus haut point.
Bien sûr, l’évangéliste Matthieu donne à Jésus lui-même des paroles exigeantes et dures pour parler de ses frères et contemporains, les Pharisiens dont il était éminemment proche. Il y a un accent de douleur d’amour blessé dans ces diatribes sur ces frères, autant pour Jésus que pour Matthieu puisqu’ils sont si proches et à la fois si endurcis. Au légiste venu lui tendre un piège, Jésus professe sa foi au Dieu unique dans la prière traditionnelle du croyant. On retrouvera cet accent chez l’apôtre Paul formé aux pieds de Gamaliel à Jérusalem dans la plus stricte observance pharisienne.
« J’ai au cœur une grande tristesse et une douleur incessante. Oui je souhaiterais être anathème, être moi-même séparé du Christ pour mes frères…eux à qui appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses et les pères, eux enfin de qui, selon la chair, est issu le Christ qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen. » Rm 9,2-5
Le Christ nous adresse l’invitation pressante à se conformer à lui dans une cohérence d’être où la parole et l’agir sont unifiés pour témoigner de sa Présence. Dès lors, le monde des apparences tombe avec ce qui se donne à voir, les pauvres artifices humains pour se faire valoir. Nos relations gagnent en sincérité ‘sans cire’, la transparence de la vérité, d’un cœur pur et droit chanté par le psalmiste.
« Car sa justice dirige les humbles. Est-il un homme qui craigne le Seigneur ? Dieu lui montre le chemin qu’il doit prendre. Son âme habitera le bonheur. » Ps 24,12-13
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