« A visage découvert »
« Hypocrites »,
Un propos dur à écarter ? Pas si sûr ! Scribes et pharisiens s’abritent et se sécurisent derrière un masque de pratiques à observer rigoureusement. Mais c’est le visage du Très-Haut qui en est affublé, défiguré, par eux et par nous, car nous risquons, comme eux, de ne pas nous en apercevoir. Vilain masque posté devant la porte d’entrée du Royaume pour en empêcher l’accès, dit le Christ « Insensés, guides aveugles » Confondre le Tout Autre avec ce qu’il a proposé à notre humaine faiblesse pour nous dire sa présence aimante : un sanctuaire, un autel. Non-sens, aveuglement, nous avertit Jésus, lui qui est Fils de l’Homme et Fils de Dieu. Mais ne nous arrive-t-il pas d’avoir de tels comportements, de mettre, inconsidérément, Dieu à contribution dans nos conversations ? Très ignorants de Celui dont nous parlons ?
« Dis-leur aussi qu’il n’est pas ce que tu dis
Et que tu ne sais rien de lui. » (Poésie cistercienne)
«J’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre leur joue. » Os. 11,4
Auraient-ils oublié la voix des prophètes? Quel visage de Dieu le monde reçoit-il de l’Eglise, de chacun de nous en elle ? Entendons-nous chaque jour une voix prophétique au profond de notre être, à visage découvert, offert à la grâce, pour laisser Dieu imprimer ses propres traits sur notre humanité : « Miséricordieux comme le Père » Le laisser se dire lui-même, c’est peut-être, ce à quoi l’évangile nous invite aujourd’hui.
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