Le Royaume est souvent comparé à des noces. Festin, joie, allégresse ! Mais les portes de la salle des noces sont encore fermées et nul ne sait quand elles s’ouvriront. Il importe seulement d’être là.
L’époux tarde et la nuit semble avancée. Rude est la veille et l’assoupissement gagne. Jésus est habitué à nos sommeils.
Il est des moments où, fort(e)s de notre foi, nous nous sentons plein(e)s d’enthousiasme et invulnérables. Il est essentiel à ces moments-là, de fixer la clarté du jour plein, pour que la mémoire des instants lumineux éclaire les nuits de l’absence. L’enthousiasme ne doit jamais être étouffé ; il est à vivre comme une étape. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, il est peut-être aussi « question de notre parti pris devant les ténèbres. »et de notre manière responsable d’y faire face. C’est l’huile, et donc la lumière, qui a manqué aux vierges insouciantes.
Les vierges sages ne sont pas des incorrigibles angoissées qui murmurent aux enthousiastes qu’elles ont tort de jubiler. Il ne s’agit pas de saper le bonheur et de brouiller les évidences. Au contraire, il s’agit de les cultiver, de les vivre intensément pour que leur clarté perdure. Ainsi, quand la nuit tombe et que l’époux tarde à venir, les vierges sages puisent dans les réserves emmagasinées au zénith de leur espoir, elles déploient dans la nuit la clarté de leur espérance. Elles ne maudissent pas les ténèbres, car elles connaissaient leur indéfectible récurrence. Mais elles tiennent haut la lampe et font mémoire de l’amour acquis pour soutenir l’attente. (Cf. M. Muller-Colard)
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