IN EXTREMIS
La Parabole des dix vierges, nous plonge dans la problématique de l’attente inconditionnelle et de l’espérance… même au bord du ravin !
L’évangile est rempli de ces histoires de temps suspendu, comme celle du père inquiet de retrouver son prodigue. La bible aussi, par la bouche du psalmiste, ose prier sa lassitude de l’attente : « Mes yeux se sont usés à guetter le salut ! » (Ps 118,123).
Cette prière vers Celui que l’on ne voit pas et qui se dérobe à nos sens, doit nourrir notre désir de le voir et non pas notre amertume de nous sentir abandonnés. Le désespoir, la fatigue et la peur ne peuvent pas avoir le dernier mot dans le champ de la foi.
Jésus place sa parabole de nuit, espace de perte et de tous nos dessaisissements. Cet arrière fond de douleur vient nous rejoindre dans notre faiblesse et nos manquements. Notre Maître reconnaît la valeur de nos luttes à rester prêts ou éveillés… encore que, toutes ces jeunes-filles s’endorment quand même, et cela ne les empêchera pas d’entrer dans la salle des noces ! C’est qu’il leur faut, habilement, conjuguer durée et urgence…
Arrêter la prière, émousser notre désir de la rencontre, ne plus acheter d’huile : c’est cela qu’il ne faudrait pas lâcher, au risque de rester dehors, c’est-à-dire hors de la relation de communion symbolisée, ici, par le retour surprise de l’époux.
Ainsi, l’huile de notre amour et de notre espérance rendent notre foi lumineuse, pour nous, mais pour ceux qui nous entourent, car elle éclaire aussi leur chemin.
C’est ce qu’a vécu sainte Monique, en son temps. Par amour de son fils, elle a tenu sa lampe allumée et bien haute, jusqu’à ce qu’Augustin retrouve sa route, son chemin personnel vers Dieu, in extremis !
Nous aussi, nous devons nous tenir prêts pour Dieu et pour nos frères afin que la Bonne Nouvelle résonne au cœur de chacun de nous (et même de toute extrémité) : « L’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces » (v.10).
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