Le jugement dernier
Le mouvement dans ce texte est clair dès le début : les anges font un ensemble avec le Fils de l’homme d’un côté et les hommes de l’autre côté. Tout va vers une séparation qui va faire une troisième catégorie dans le texte, et donc le Fils de l’homme va avoir deux discours différents mais du même contenu.
Jésus se qualifie en Roi qui a le pouvoir de juger. Juger c’est pouvoir discerner, et ce discernement s’avère entre le bien et le mal.
Quand le Fils de l’homme fait la séparation, il l’a divise en deux catégories : “il séparera les hommes les uns des autres comme le berger sépare les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche”.
Séparer n’est-ce pas créer ? Ce verbe nous renvoi au texte de la Genèse où Dieu crée le monde par sa Parole en le séparant. Séparer est un déracinement : déracinement de l’homme de son milieu, ou de ses proches. Être déraciné aussi de sa terre, de son contexte, de sa culture, et surtout des personnes qui lui sont chères dans le bien comme dans le mal. Eh oui ! Dans le mal aussi, car pour avoir le pouvoir de faire le mal, il faut l’exercer sur quelqu’un. Et renoncer au pouvoir que j’exerce sur lui, est un détachement, voire une souffrance subie, parce que l’autre m’est enlevé par un autre pouvoir qui se montre plus puissant que le mien. L’autre ne m’appartient plus, donc mon pouvoir sur lui est anéanti.
Jésus dans son discours va plus loin que le bien et le mal. Ce qu’il essaye de faire en acte et en parole touche le niveau le plus profond dans l’homme: Dieu s’adresse au désir de Dieu en l’homme, qui est resté étouffé, essouflé volontairement par l’egoïsme, et ce dernier a transformé l’homme en un dieu illusoire à la place du vrai Dieu.
Qui est alors ce vrai Dieu?
Le Fils de l’homme qui juge s’identifie avec ceux qui ont faim et soif… Il se montre Un avec eux, et s’identifie jusqu’au détail le plus concret. Depuis son incarnation dans une mangeoire jusqu’à sa mort et sa résurrection, il s’est fait pain à manger, source d’eau vive à boire jusqu’à devenir communion à la croix par son corps crucifié. L’homme est séparé et divisé de l’ensemble de la vie de Dieu parce qu’il a choisi dès le début de ne pas être en communion avec Dieu qui l’appelle en l’autre. C’est lui qui a choisi de se couper. Par la séparation et l’indifférence dans lesquelles il s’est installé, il s’est fait le juge de lui-même.
Nous avons encore du temps pour réfléchir pendant ce carême. Je nous invite à entrer plus en communion les uns avec les autres. Ne craignons pas un Dieu miséricordieux dit la « petite » Thérèse. Que notre carême soit au cœur des événements.
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