« Si nous sommes incapables de rencontrer le Christ dans l’agitation et la profondeur de la déchéance humaine, c’est que notre manière d’appréhender sa manifestation et sa présence dans le monde est matérialiste.
Entendons-nous bien : il n’est pas seulement question ici d’une rencontre symbolique avec le Christ – un acte limité dans le temps – mais de réellement sentir notre lien avec son corps, afin d’être constamment en lui, de nous unir inséparablement avec lui, qui demeure en Dieu et homme dans le monde. Le Christ a prévu notre manque de foi, notre rationalisme et notre orgueil. Il a prédit que les gens, au jour du Jugement dernier, demanderaient : « Seigneur, quand ne t’avons-nous pas rendu visite à l’hôpital et en prison, quand t’avons-nous refusé un verre d’eau ? » Si nous pouvions croire que dans chaque pauvre, chaque criminel, c’est le Christ en personne qui s’adresse à nous, nous aurions à coup sûr une autre attitude envers autrui. Mais le fait est que notre contact avec les hommes, le plus souvent, se produit uniquement sur le plan terrestre et est exempt d’une mystique authentique, seule à même de faire de nos rencontres avec autrui une rencontre avec Dieu. Or, nous avons la possibilité, en communiant dans l’amour avec l’humanité et le monde, de nous sentir en pleine communion avec le Christ. »
Le sacrement du frère p.196-197, Mère Marie Skobtsov 1891-1945, Le sel de la terre, Cerf
Un commentaire