Mercredi Saint
L’évangéliste raconte en parallèle la préparation de la trahison de Judas (v14-16) et la préparation du repas pascal (v17-19). Rien dans ce qui précède ne laisse présager la trahison de Judas. Les trois annonces de la Passion (Mt 16,21 ; 17, 22-23 ; 20, 17-19) ne désignent pas celui par qui le Fils de l’Homme va être livré. Dès lors, pourquoi annoncer la trahison de Judas à ce moment précis ?
Peut-on y voir une préparation pour le groupe des disciples ? Par sa trahison, Judas va devenir objet de scandale (v24 Cf. Mt 18, 6-7), c’est-à-dire obstacle qui fait tomber.
Remarquons que Jésus annonce ce scandale sans jamais nommer Judas (« L’un de vous » v 21 ; « quelqu’un » v22). Judas se désigne lui-même (v25).
Peut-on entendre, ici, à la fois la sollicitude de Jésus envers la fragilité de ses disciples (ils sont comme des petits) et à la fois son amour envers Judas ? Annoncer la trahison sans désigner le traître, n’est-ce pas une manière d’espérer encore qu’il se détourne de son projet ? D’avoir compassion du poids trop lourd dont il va se charger ?
« On ne veut pas chez votre Père qui est au Cieux, qu’un seul de ces petits se perdent. » (Mt 18,14).
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