Nous sommes à la fin de l’Evangile et bientôt à la fin du temps pascal, mais cette fin est un début, un commencement, un envoi : Allez donc, dans toutes les nations, faites des disciples…
Le Christ se sépare de ses disciples pour la seconde fois ; il s’en est séparé une première fois tragiquement, dans la mort et les ténèbres. Son ascension confirme que notre condition de chrétien est de vivre séparé de Lui. Il n’est plus possible de Le tenir pour soi comme un trésor que l’on garde. Il n’a pas besoin de revenir dans notre histoire, car désormais, l’épaisseur de notre existence est marquée du souffle de sa Présence et le Corps du Christ, ce sont les disciples rassemblés et envoyés en son nom.
Envoyés pour faire des disciples … forts du souffle du Christ, de son audace, de sa liberté, de son amour, tout disciple est envoyé pour éveiller d’autres disciples. Mais, qu’est-ce qu’un disciple ? Rappelons-nous : lorsque les disciples voient Jésus transfiguré, ils doutent, et lorsqu’ils le voient ressuscité, ils doutent encore … Ainsi, faire des disciples, ce n’est peut-être pas imposer des certitudes, ni les faire répéter par cœur ! Ce n’est pas non plus inculquer des valeurs. Faire des disciples, ne serait-ce pas alors plutôt ouvrir un espace pour que respire la liberté de croire et de vivre, et celle de douter aussi ?
La fête de l’ascension est cette brèche ouverte ou commence notre histoire de disciple et d’apôtre. Dans ce commencement, Jésus ne nous dit plus suis-moi, mais je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Dans le mouvement de Jésus, n’attirons pas des disciples vers nous ou vers notre Eglise, mais éveillons des disciples qui se laissent accompagner par Jésus sur les routes de la vie, tous les jours …
Un commentaire
ALLEZ ! DE TOUTES LES NATIONS FAITES DES DISCIPLES … APPRENEZ-LEUR À OBSERVER TOUT CE QUE JE VOUS AI COMMANDÉ. ET MOI, JE SUIS AVEC VOUS TOUS LES JOURS JUSQU’À LA FIN DU MONDE (Mt 28, 16-20). La vie a un sens, parce qu’il y a des personnes qui s’engagent chaque jour à travailler pour le bien, la justice, la vérité. Le monde peut garder un certain horizon de droiture, parce que certains en font un devoir, un objectif à atteindre. Critiquer est une chose, mais s’y engager soi-même c’est encore mieux. Et nous ne faisons que passer. Mais, quelle trace laissons-nous ? Quel témoignage pour la postérité, quand on sait combien chacun est doté de dons, de qualités, de pouvoirs ? Et DIEU nous en a donné, afin de continuer son œuvre dans le monde. Or, pour que l’Homme commence, il faut que DIEU s’efface, non sans disparaître complètement. Car, sa présence, même invisible, est toujours indispensable, pour le sens de l’ordre, de la justice et de la perfection, vers laquelle le monde tend. Notre mission aujourd’hui est de continuer l’œuvre de DIEU, une œuvre commencée dans un petit village de Nazareth. Mais, à cause de son impact positif dans le cœur de certains, son œuvre trouve encore sa raison d’être aujourd’hui, face aux nouveaux défis auxquels nous sommes régulièrement confrontés. Tendre vers la perfection, ce n’est pas d’abord tendre vers un idéal qui risque se rendre utopique, par la suite. Mais, il s’agit plutôt de travailler aujourd’hui à l’imitation de JESUS CHRIST. Or, imiter DIEU c’est avant tout se mettre à son école, recevoir et se laisser transformer, apprendre pour transmettre. Imiter DIEU, se mettre à son école, c’est apprendre à devenir meilleur chaque jour, en observant sa Parole. Et CELUI que nous devons imiter, est élevé aujourd’hui au ciel où il a trouvé grâce. Pourtant, il y a toujours la promesse d’une présence qui rassure, stimule et encourage le disciple à aller de l’avant : « moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Car DIEU nous précède et nous accompagne toujours là où IL nous envoie. Dans la mesure où, la mission n’est pas la nôtre, mais la sienne. La mission est aussi éprouvante, où l’Homme rencontre incompréhension, rejet, persécutions, haine, simplement parce qu’il œuvre dans un monde qui n’est pas prêt à accueillir la Vérité, à recevoir le message d’amour et à se laisser réconcilier avec DIEU. Mais, l’Ascension du CHRIST nous prépare aussi à notre élévation au ciel ; car, CELUI qui s’en va, a promis à chacun une place auprès du PÈRE. L’Ascension est donc le mystère qui ouvre à chacun les portes du ciel, le mystère qui rend concret et possible la communion de tous avec DIEU. Bonne fête de l’Ascension et bonne journée de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua