En ce début de marche vers Pâques, nous lisons le récit des tentations de Jésus chez Matthieu ( 4, 16 11 ).
Ce n’est pas le texte que nous lisons le plus, qui » nous parle « , peut être parce qu’il nous dérange, nous rappelant nos grandes tentations, l’argent, le pouvoir, le sexe. Et si cette histoire qui veut nous » raconter » la conscience de Jésus nous parlait de Dieu !
Quelle image avons nous de l’Eternel ?
N’est ce pas souvent, quoi que nous nous en défendions, celle d’un Dieu éloigné qui peut, doit, résoudre tous nos problèmes, d’un Dieu qui se manifesterait par des prodiges, des faits exceptionnels ?
Surtout l’image d’un Dieu qui nous préserve du malheur, » s’il y avait un Bon Dieu, il n’y aurait pas tant de malheur « .
Encore plus que les scandales de l’église, c’est cette réaction qui empêche beaucoup de nos proches de croire en un Dieu bon, proche, attentif.
Matthieu nous dévoile cette nouvelle extraordinaire, au sens exact de ce terme, Jésus a été tenté de croire en un Dieu tout puissant, magique qui nous préserverait de tous les aléas de la vie, ne nous laissant que la liberté d’être les esclaves de cette idole que nous sommes tentés de nous fabriquer.
Imaginons que Dieu transforme les pierres en pains pour ces peuples de la corne de l’Afrique victimes de la sécheresse, donc de la faim.
Non, nous dit Jésus, c’est aux peuples, aux dirigeants de promouvoir la justice dans la répartition des biens.
Imaginons que Dieu enlève toutes les pierres de nos vies, la maladie, l’échec, l’isolement, la trahison. Non Il nous laisse mener notre vie, mais n’y est pas indifférent.
Il est toujours présent, pouvant être notre roc, notre lumière, notre espérance, notre force.
Puisse ce texte nous encourager à avoir une prière confiante, amicale.
N’ayons pas peur de parler à Dieu, comme on parle à un ami qui ne résoudra pas tous nos problèmes, mais dont l’oreille attentive nous redonnera le goût de la vie, du chemin à suivre, y faisant de belles découvertes. Bonne marche vers Pâques.
Jacques Thierry.
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