Un scribe était venu interroger Jésus sur le « premier » et le plus « grand » commandement qui les contiendrait tous : aimer le Seigneur notre Dieu, de tout notre cœur, de toute notre âme, et de toute notre pensée, lui avait-il répondu (cf. Mt 22,38).

Mais voilà que, dans le récit d’évangile de ce jour, Jésus exhorte ses disciples à respecter « toute » la Loi, sans rien trier, élaguer ni hiérarchiser : « celui qui rejettera un seul de « ces plus petits » commandements… » (v.19).

Serait-il en train, à la manière des Pharisiens pinailleurs, de lier de pesants fardeaux sur nos épaules ou nous vouer d’avance à l’échec?

À y bien regarder, il nous donne une clef de compréhension en sa personne. C’est en lui-même, que la Loi est parfaitement accomplie, dans le mystère de sa personne humaine et divine, et par l’offrande de sa vie pour nous sauver : « je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (v.17). Il nous suffit donc de « le » suivre lui, et d’annoncer sa Bonne Nouvelle : « celui qui les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux » (v.19).

En ce jour, Jésus nous appelle à Lui et nous envoie en mission… Telle est la vocation de tout disciple : se livrer à l’emprise du Dieu Vivant, tout le reste est, par grâce, donné de surcroît. Comme nous le rappelle saint Paul dans la première lecture : « si nous avons une telle confiance en Dieu par le Christ, ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions nous attribuer : notre capacité vient de Dieu. Lui nous a rendus capables […] l’Esprit donne la vie » (2 Co 3,4-6).