« Moi je vous dis » …
Jésus ne craint pas de risquer sa parole, une parole désarmée qui ne se cache pas derrière la rigidité close de la Loi, de la règle, des habitudes sociales.
Lorsqu’Il dit « je », peut-être nous invite-t-il à rejoindre comme lui, ce lieu crucial où nous peinons tant : exister à partir de notre vulnérabilité, visage offert aux autres, libéré de la peur du jugement, de l’angoisse de la perte et de la mort, visage nu qui invite autrui à la responsabilité de l’amour inconditionnel. Car, oui, nous sommes bien le gardien de notre frère … (Gn 4, 9).
Seule cette parole nue et risquée, fragilité offerte de notre chair, peut permettre que la paix prenne corps entre les humains et que règne une fraternité inconditionnelle, capable de faire chemin tant avec l’ami qu’avec l’adversaire qui demeure en nous et à côté de nous.
Nous sommes dépositaires de sa Parole de réconciliation ! Allons, fragiles mais libres, vers le frère qui nous a fait du tort ou qui a quelque chose contre nous et accueillons, pauvres et vulnérables, la miséricorde du frère qui vient nous réintégrer dans la relation que nous avions brisée.
« A cette pensée, qu’un seul est mort pour tous, l’amour du Christ nous étreint » (2 Co 5, 14) et nous sommes conduits là où nous ne voudrions pas aller … Cependant, Il n’y a pas d’autre chemin que celui-ci pour que notre monde s’humanise … et que le Règne de Dieu prenne corps au milieu de nous.
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