Matthieu 5, 27-32

« On vous a dit » … « Moi, je vous dis ». Il est bien connu que « on », ce n’est surtout pas moi ! « On » devrait toujours être responsable de ce que je n’ai pas le courage de faire ou d’assumer : « on » n’a qu’à, « on » devrait, « on » aurait du … « On » fait souvent la morale et surtout la morale aux autres. « On » clame haut et fort que la jalousie, l’envie, la convoitise, sont de vilains défauts chez les autres. « On » vit à la surface, dans le paraître, dans le socialement correct !

Jésus ne ressemble pas à « on » ; il dit « moi, je », il engage sa parole et s’engage avec nous. Il nous invite à discerner ce qui habite notre cœur, à la source de nos pensées et de notre agir. Sa parole est dure, violente et peut nous laisser perplexes, mais pas indifférents : « Si ton œil entraîne ta chute, arrache-le … Si ta main entraîne ta chute coupe-la et jette-la loin de toi … Il est bon pour toi de perdre un de tes membres » pour que « ton corps entier » soit sauvé !

Pour que notre corps devienne le lieu vivant de la relation avec nous-mêmes, avec les autres et avec Lui, Jésus nous enjoint de jeter loin de nous le mal, là où il prend racine en nous, dans cette image parfaite, intacte intègre de nous-mêmes. N’est-ce pas dans ce fantasme, dans cet imaginaire que « on » vit, se contemple et juge les autres, les faisant tomber ?

Avec Jésus, consentons à entrer boiteux, borgne, amputé, dans les relations nouvelles. C’est là que Dieu se tient, au plus intime de notre chair blessée. C’est là aussi que nous le rencontrons, dans la chair blessée de nos frères et sœurs humains.

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