Dieu a une bien haute estime de nous-mêmes pour nous proposer une attitude qui, face aux offenses subies, dépasse infiniment la vengeance ou même simplement la loi d’un juste prix à payer ! Bonne Nouvelle à entendre dans le vacarmes de toutes les violences.
Par le passé, la loi du talion limitait les « représailles tribales ». Il ne fallait plus s’en tenir à ce que prônait le texte de la Genèse, « Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix fois sept fois » (Gen. 4, 24). L’homme était invité à vivre selon une loi qui proposait l’exacte et parfaite réciprocité entre les torts subis et le prix à payer pour les réparer. Et pendant des siècles, la justice légale s’est référée à cela pour tenter d’endiguer la violence ; la loi décide de ce qui peut être demandé comme réparation, non la colère et les douleurs.
Suivant son habitude, Jésus révolutionne même cette manière de penser et d’agir. L’amour et le pardon sont proposés comme guérison des outrages et des blessures. Quitter la spirale de la violence se fait par la contagion de la paix qu’offre un cœur humble et confiant envers et contre tout. Cette attitude ne s’acquiert pas à coups d’effort ou de volonté. Défi du chrétien ? Certainement. D’autres aussi s’y sont essayés et engagés, eux qui ont ouvert leur vie au cercle vertueux de l’amour.
Comme Jésus, ils nous invitent à changer de regard sur celui qui agresse, à ne pas lui tourner le dos. Ils suggèrent comment s’offrir soi-même en personne désarmée et finalement désarmante et à prendre le risque d’une vie offerte en partage. C’est la douceur qui s’oppose à la violence, non la faiblesse. Elle suscite étonnement, interrogations et provoquera peut-être un changement d’attitude chez l’offenseur. Sans certitude aucune quant au résultat, mais avec une espérance indéfectible chevillée au cœur, celle que l’amour aura le dernier mot, comme il a eu le premier. Et la véritable récompense est joie parfaite.
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