Les fils du Très-Haut
« Aimez vos ennemis… afin d’être vraiment les fils du Très-Haut. » (v44). Il ne s’agit pas tant d’éprouver des sentiments envers celui que je regarde comme mon ennemi, que de déplacer légèrement mon regard pour le voir comme un prochain potentiel (v43). Et ceci afin de laisser cultiver en soi la ressemblance à Dieu : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9).
Qui est juste ? Qui est injuste ? Dieu, lui-même, semble se refuser à une telle catégorisation. Aux bons comme aux méchants, aux justes comme aux injustes, il donne soleil et pluie, c’est-à-dire ce qui favorise la vie et la croissance des pousses.
Il y a des ennemis qui semblent impossible à aimer tant le mal qu’ils nous ont fait est insupportable, innommable. Mais refuser de haïr, de se venger c’est déjà aimer.
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AIMEZ VOS ENNEMIS, ET PRIEZ POUR CEUX QUI VOUS PERSÉCUTENT … VOTRE PÈRE … FAIT LEVER SON SOLEIL SUR LES MÉCHANTS ET SUR LES BONS, IL FAIT TOMBER LA PLUIE SUR LES JUSTES ET SUR LES INJUSTES (Mt 5, 43-48). Aimer c’est faire un parcours de reconnaissance, d’accueil et de don, mais aussi d’affection. L’amour est un sentiment qui commence par le type de regard que nous posons sur les autres. Bien évidemment que le cœur se portera plus facilement à aimer celui que nous considérons et sur qui nous avons une attention particulière et une attitude positive, par rapport à celui pour qui nous n’avons rien de commun ou pire, celui pour qui nous n’éprouvons aucun sentiment positif. Et ce négatif est parfois le fruit des peines subies, des coups reçus, des calomnies encaissées ou simplement une antipathie non voulue. Tout cela commence à créer en nous de l’aigreur, de l’amertume du cœur, le repli sur soi, le sentiment de haine. Haïr est une attitude proprement humaine, devant tout ce que nous subissons et tout ce dont nous sommes victimes. Mais aimer, plus encore aimer ceux qui nous persécutent, est un acte surhumain, que seule la grâce divine nous permet d’expérimenter et de vivre de façon concrète. Pour aimer ceux qui nous font du mal, il faut commencer par supporter ces douleurs injustes, être capables de subir sans réagir, encaisser sans répondre, souffrir sans se venger. Et seules les épreuves de la vie nous apprennent à mûrir, à croître intérieurement et surtout à prendre de la hauteur par rapport à certains actes nocifs. Pardonner c’est justement prendre de la hauteur par rapport à un mal subi ; c’est travailler à être supérieur à celui qui croit nous faire souffrir. Pardonner c’est aussi vaincre le mal par la prière, car, il n’y a pas de pardon véritable sans une prière confiante en DIEU. C’est le même DIEU qui fait briller son soleil sur les bons comme sur les méchants, chacun étant particulier à ses yeux : les uns, pour continuer à maintenir la flamme de l’amour, de la charité, du pardon et de la réconciliation ; les autres, pour expérimenter les effets et la grâce de la conversion. Ainsi, celui pour qui nous pouvons éprouver un sentiment de haine, est le même sur qui DIEU s’engage à travailler et à convertir le cœur ; car IL veut que nous soyons tous parfaits, comme LUI-Même est parfait. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
AIMEZ VOS ENNEMIS, ET PRIEZ POUR CEUX QUI VOUS PERSECUTENT … VOTRE PÈRE … FAIT LEVER SON SOLEIL SUR LES MÉCHANTS ET SUR LES BONS … SOYEZ PARFAITS COMME VOTRE PÈRE CELESTE EST PARFAIT (Mt 5, 43-48). S’il nous semble difficile d’aimer ceux qui nous sont proches, combien plus nos ennemis ? S’il est parfois difficile et fatiguant de prier pour nous-mêmes, d’où viendront le courage et la force de prier pour nos ennemis ? La prière est un acte libérateur, un geste qui éloigne le cœur et les pensées de toute idée de haine, de vengeance, de rancœur. La prière est le premier acte d’amour que l’on puisse manifester envers quelqu’un qu’on aime ; elle devient héroïque quand nous parvenons à l’élargir aux horizons de nos ennemis et de ceux qui nous persécutent. Par la prière donc, l’Homme apprend à transformer ses gestes spontanés de vengeance et de violence, en acte de maîtrise de soi et de discipline intérieure. C’est parce qu’il n’est pas facile de pardonner et d’oublier, qu’il est difficile de prier pour ses ennemis. Or, ne pas pardonner, ne pas oublier, sont autant d’attitudes qui maintiennent nos cœurs prisonniers des sentiments négatifs. Et le négatif produit des gestes approximatifs ou négatifs aussi. C’est pourquoi la prière, dans ce cas, se pose comme une thérapie, une cure contre l’amertume du cœur, la rigidité de l’âme, mais aussi un chemin ouvert, pour rejoindre la grâce divine qui se répand sur tous ceux qui sont enfants de DIEU, fils de la Lumière. Toutefois, prier pour ses ennemis, reste un acte difficile, voire impossible. Mais, n’est-ce pas justement dans ce qui semble impossible, que l’Homme est davantage mis au défi de faire plus, d’aller au-delà de ses simples forces humaines, de déployer toutes ses capacités spirituelles ? N’est-ce pas aussi devant l’impossibilité ou la faiblesse humaine, que se manifeste la grâce divine ? Ce qui est difficile reste tout de même possible, si et seulement si nous savons vivre dans l’espérance, la foi et la confiance. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua