Ce langage est trop fort, qui peut l’entendre ?
« Moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour vos persécuteurs. »
Comme les auditeurs de Jésus à Capharnaüm, nous sommes tentés de nous écrier : « Ce langage est trop fort. Qui peut l’entendre ? » (Jean 6,60).
Et pourtant, plus notre monde déploie sa violence en tous sens, et plus ce commandement m’’apparaît incontournable, seul et unique chemin possible vers une paix durable entre frères ennemis, entre peuples en guerre, entre tous les humains.
Idéal impossible qui nous conduit au découragement ou chemin d’espérance qui s’ouvre devant nous ?
Le chemin que Jésus trace, il l’a emprunté le premier : il a aimé ses ennemis jusqu’à donner sa vie pour eux, il a prié pour ses persécuteurs sur la croix : « Père, pardonne-leur…» Totalement tourné vers son Père et rempli de son dessein d’amour pour le salut de l’humanité, Jésus ne pouvait faire autrement que d’aimer jusqu’à l‘extrême ses ennemis proches et moins proches !
Peut-être faut-il avoir fait, dans notre chair, l’expérience d’être ce méchant, cet injuste sur lequel Dieu fait lever le soleil et tomber la pluie, pour pouvoir entendre cette parole au lieu de nos entrailles … Alors, ce commandement de Jésus n’est plus une loi morale idéale à accomplir pour devenir parfait comme le Père et recevoir de lui le salut. L’amour des ennemis devient notre réponse concrète et temporelle à la miséricorde du Père qui nous regarde chacun, nous le premier, comme un fils bien-aimé.
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