« Heureux les pauvres ! », dit Luc. Simplement pauvres, de bien-être, de sécurité, de santé, d’estime, d’affection…Ils sont ouverts à l’invité, à l’inattendu. Quelle fête va-t-on lui faire ! Tout le peu, le meilleur de ce qu’il y a dans la maison est pour lui. C’est ce que nous apprenons des pays d’Orient ou de l’hémisphère Sud, la grande joie de l’accueil et du partage.
Aujourd’hui Matthieu nous dit : « Heureux les pauvres en esprit » Oublieux d’eux-mêmes, détachés du passé comme de l’avenir, « celui qui ne souille son cœur ni avec le mal qu’il commet, ni avec le bien qu’il fait »* attentif à Celui qui est là dans ce présent de chaque instant, les yeux fixés sur Lui. Tous les saints chantent une inexprimable Joie. Dans « Sagesse d’un pauvre », Eloi Leclerc raconte cet étonnant dialogue entre Frère Léon et François :
« _ Ah ! Frère Léon, crois-moi, répartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu’il est lui toute sainteté. Rends-lui grâces à cause de lui-même. C’est cela, petit frère, avoir le cœur pur. Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi-même. … Le cœur pur est celui qui ne cesse d’adorer le Seigneur vivant et vrai … et il est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l’éternelle innocence et à l’éternelle joie de Dieu. Un tel cœur est à la fois dépouillé et comblé. […] Ne plus voir que la gloire du seigneur et s’en laisser irradier. Dieu est, cela suffit. Le cœur devient léger … comme l’alouette enivrée d’espace et d’azur. »
Dans toutes les détresses, huit fois heureux, « Rassasiés de bonheur » par le seul Pauvre qui nous enrichit de sa pauvreté (2 Co 8,9)
* Dietrich B.
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