La fraternité est la porte du ciel ou de l’enfer, c’est par elle que je m’unis à Dieu dès maintenant et dans l’éternité, et c’est en la reniant que je me condamne à jamais.
Les paroles de Jésus sont terriblement exigeantes! Si je mérite la géhenne – c’est à dire la séparation définitive avec Dieu – pour le seul fait de dire à mon frère / ma sœur : « renégat » (v.22), je dois alors, dès aujourd’hui, commencer un radical chemin de conversion, de prise de conscience intérieure de mes gestes, paroles et pensées envers mon prochain en général et ma sœur en communauté en particulier.
« Si votre justice ne dépasse pas celle des pharisiens … » (v.20)
La justice des pharisiens se limitait, non au cœur de la loi – l’amour de Dieu et du prochain- mais à leurs propres vue et jugement, dépourvus de l’Esprit, c’est ainsi qu’ils ont condamné Jésus, le juste par excellence.
« Va d’abord te réconcilier avec ton frère » (v.24)
Dans une homélie sur « la porte étroite » (Mt 7/13), on entend ces paroles, dignes de méditation : « Quand ton cœur se ferme contre ton frère, et si tu nies ta fraternité avec lui, tu nies en même temps la paternité de Dieu. Car, si tu refuses que Dieu soit son Père, tu refuses qu’il soit ton Père aussi, puisque tu ne peux être fils si tu n’acceptes pas d’être le frère de celui que Dieu a déjà accueilli, accepté et pardonné ». (Père Salim, prêtre maronite).
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LORSQUE TU VAS PRESENTER TON OFFRANDE A L’AUTEL, SI, LA, TU TE SOUVIENS QUE TON FRERE A QUELQUE CHOSE CONTRE TOI, LAISSE TON OFFRANDE, LA, DEVANT L’AUTEL, VA D’ABORD TE RECONCILIER AVEC TON FRERE, ET ENSUITE VIENS PRESENTER TON OFFRANDE (Mt 5, 20-26). La richesse devient de plus en plus importante dans la mesure où elle s’accroît et sert à tous. Or, la richesse n’est pas que matérielle ou financière, mais davantage spirituelle, qui repose dans notre capacité à développer des qualités et des vertus pour notre bien-être intérieur et celui des autres. Et cette croissance passe aussi par un examen constant de nos rapports avec les autres. Il s’agit de nous souvenir toujours de la dette de l’amour que nous avons les uns envers les autres. Au moment où tu vas présenter ton offrande à DIEU, si tu te souviens que tu as une dette de l’amour, va d’abord t’en acquitter, avec de paraître parfait devant DIEU. Car, en fait, la perfection devant DIEU passe par la perfection de la charité, de la justice et de la vérité envers le prochain. Notre offrande n’a de valeur aux yeux du SEIGNEUR que si le cœur qui l’offre est réconcilié avec soi-même, avec le prochain. La réconciliation est un processus permanent de croissance et d’unité, qui met la pensée et le cœur en constante méditation et en perpétuelle purification. De même qu’on ne peut pas prétendre offrir à DIEU, alors qu’autour de nous, beaucoup souffrent et meurent par manque, de même aussi, on ne peut pas prétendre être en paix avec soi-même et avec DIEU, quand nous nourrissons dans nos cœurs haine, rancœurs, mépris, ignorance et indifférence. Si DIEU s’est identifié au pauvre et au malheureux, c’est pour que nous puissions Le rejoindre justement à travers ces personnes exclues, défavorisées. Tel est le défi de la justice nourrie par la foi et l’espérance, savoir aller au-delà des simples exigences sociales, là où la grâce divine agit et porte l’Homme dans l’univers divin. Pardonner au-delà de nos efforts, nous réconcilier, même quand le cœur s’endurcit, demande le secours de la grâce divine. Et c’est ici que le croyant fait toute la différence. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
SI QUELQU’UN COMMET UN MEURTRE, IL DEVRA PASSER EN JUGEMENT… TOUT HOMME QUI SE MET EN COLERE CONTRE SON FRÈRE DEVRA PASSER EN JUGEMENT… VA D’ABORD TE RÉCONCILIER AVEC TON FRÈRE, ET ENSUITE VIENS PRÉSENTER TON OFFRANDE (Mt 5, 20-26). Une mauvaise intention est aussi grave que l’action qui en découle. Le meurtre n’est que la conséquence d’une colère mal gérée, d’une haine nourrie et entretenue pendant longtemps et qui s’est enracinée dans notre cœur, au point de dominer sur le pardon, sur l’amour. La haine tout comme la colère affecte donc notre être spirituel. Tout péché a toujours sa source quelque part. La confession ou l’acte pénitentiel n’est pas seulement l’occasion d’identifier et d’énumérer nos péchés, mais davantage de savoir remonter à leurs sources, pour éradiquer de notre cœur tout ce qui nous porte au mal et toute occasion de chute. L’offrande la plus favorable à DIEU est celle d’un cœur contrit, humilié, purifié, qui se donne sans contrainte, sans regret, mais en toute liberté. Et l’un des actes de purification du cœur est celui de la réconciliation : se réconcilier avec soi-même, avec DIEU et avec les autres. Or, se réconcilier c’est mettre de nouveau ensemble toutes les dimensions de notre vie (humaine, sociale, spirituelle, affective) qui nous permettent de vivre en harmonie avec la nature, avec nous-mêmes, avec DIEU et avec les autres. Laquelle harmonie est souvent détruite lorsque nous laissons le mal nous dominer, nous dicter ses lois et avoir le contrôle sur notre liberté qui vient de DIEU. Se réconcilier c’est donc redécouvrir la richesse de la fraternité, qui va au-delà des liens de sang, de famille ou même d’appartenance religieuse. Ainsi, une fraternité bien assumée et bien vécue, devient la voie qui ouvre au Salut, et une fraternité vécue dans les conflits, le meurtre, la haine et les divisions, ouvre inévitablement à la perdition. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua