Matthieu 6, 1-6.16-18

« Tu rencontreras celui que tu as cherché »

matthieu6_1-6.16-18Une telle page d’Evangile révèle l’observation très fine de Jésus à l’égard de ses contemporains, de tous les humains et particulièrement des plus « religieux ».

Là, nous sentons que « ça grince » : si nous « voulons vivre comme des justes » à qui faudrait-il nous ajuster, sur qui faudrait-il centrer notre regard ?

Trois points de repères nous sont offerts pour discerner et évaluer les mouvements qui nous habitent :

  • Sommes-nous capables de vivre et agir incognito ?
  • Notre oratoire préféré est-il bien le secret de notre chambre, porte fermée aux regards extérieurs ?
  • Notre joie est-elle déposée dans les mains du Père, dans la confiance en son regard bienveillant ?

En fin de compte, nous rencontrerons qui nous avons cherché : soit nous-mêmes, notre image, la statue que nous avons laborieusement érigée ; soit ce Père qui nous espère et nous attend dans le silence et en secret…

« Vous savez, comme il est bon que les biens que nous possédons ne nous blessent ni ne nous troublent ; il doit en être de même avec les trésors de nos âmes : qu’ils soient comme cachés à nos yeux et demeurent dans un endroit paisible ; qu’ils soient comme ignorés et inaccessibles à notre regard ; il n’y a pas en effet de pire voleur que celui qui estdela maison.

Que Dieu nous délivre de nous-mêmes ! Qu’il nous donne ce qui lui plaît et qu’il ne nous montre jamais ce qu’il nous a donné avant le moment qu’il jugera bon.

Et puisque celui qui amasse par amour amasse pour un autre, il est bon que Dieu garde ce qui a été amassé et que ce soit lui qui en jouisse. Tout n’est-il pas pour lui ? »

(Jean de la Croix,LT 22)

2 commentaires

  1. CE QUE VOUS FAITES POUR DEVENIR DES JUSTES, ÉVITEZ DE L’ACCOMPLIR DEVANT LES HOMMES POUR VOUS FAIRE REMARQUER (Mt 6, 1-18). Nous existons pour être libres : libres d’agir, d’aimer, de nous mouvoir et de tendre vers le Bien par excellence. Et c’est aussi en cela que nous exerçons notre capacité à discerner et à faire des choix. Être libre c’est donc agir hors de toute contrainte, de toute pression extérieure, ne plus avoir peur d’être jugé par le regard des autres. Car, la peur du regard des autres nous ferme sur nous-mêmes, en même temps qu’elle nous condamne à la tiédeur, à l’inaction. Or, nul n’a le monopole du savoir, à part DIEU seul. DIEU devient donc ainsi la mesure de nos actions. Agir, comme IL veut et comme IL l’aurait fait à notre place. Et c’est aussi en cela que se mesure la véritable justice, celle qui est calquée sur le modèle divin. Agir pour se faire remarquer, non des hommes, mais de DIEU, agir pour être juste, non par rapport aux hommes, mais selon la justice divine, qui sait récompenser l’intention du cœur. Il y a trois actes que le CHRIST nous propose, pour affiner notre justice devant DIEU : le jeûne, l’aumône, la prière. Si le jeûne et la prière relèvent avant tout d’une disposition personnelle et intérieure, l’aumône quant à elle nous ouvre à la relation avec les autres. Mais, tout trouve sa motivation au-dedans de nous, c’est-à-dire dans notre relation avec l’Hôte intérieur de notre cœur. L’Homme peut acclamer une bonne action posée par son semblable, soit parce qu’il a été vraiment satisfait, soit par pur formalisme ou encore, dans une joie teintée d’hypocrisie : acclamer pour critiquer et détruire par après. Et si nous nous fermons à agir exclusivement selon les hommes, notre illusion court le risque d’être très grande par après. Car, quand les intérêts prévalent sur tout, l’Homme est prêt à tout pour obtenir ce qu’il désire. Mais, agir pour devenir juste devant DIEU, c’est agir en conformité avec le Bien par excellence, c’est rechercher toujours le meilleur geste possible, la véritable charité, la prière la plus humble et la plus simple, qui exprime toute la vérité et la sincérité de notre vie et de notre cœur. Mais, c’est aussi se priver en secret, pour s’ouvrir aux autres, les enrichir. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

  2. CE QUE VOUS FAITES POUR DEVENIR DES JUSTES, ÉVITEZ DE L’ACCOMPLIR DEVANT LES HOMMES POUR VOUS FAIRE REMARQUER. SINON, IL N’Y A PAS DE RÉCOMPENSE POUR VOUS AUPRÈS DE VOTRE PÈRE QUI EST AUX CIEUX (Mt 6, 1-6.16-18). L’Homme peut être justifié et récompensé selon les règles et les lois humaines, tout comme il peut l’être selon la loi divine. Tout dépend de l’orientation que nous donnons à nos actes : soit attendre la gloire des hommes, qui bien souvent est éphémère, empreinte d’hypocrisie et de moquerie, ou alors se référer à la gloire divine, plus sobre, exigeante, mais éternelle. Tendre vers la justice et la perfection, est une chose, mais le faire à imitation du CHRIST, en est une autre. Ce qui porte donc chacun de nous à méditer et à évaluer ce qui motive ses actions et ses projets. La discrétion dans le jeûne, la charité et la prière, n’est pas d’abord liée à la pauvreté ou à nos faiblesses, mais aussi à la volonté de garder l’unité interne entre le corps et l’esprit, entre la prière et le partage, entre la privation et la charité. Et notre perfection se réalise plus concrètement quand elle se fait plus discrète, dans le cœur à cœur avec DIEU, avec soi-même et avec les autres. Œuvrer dans la discrétion et l’efficacité, c’est travailler à rejoindre l’Homme dans ses désirs et ses blessures les plus profondes, où il est parfois difficile d’y accéder. Et c’est dans cette discrétion qu’une relation concrète avec DIEU peut aussi s’établir. Car, quelques fois, la gloire et les honneurs reçus des hommes peuvent faire obstacle au regard de DIEU sur nous. Tellement occupé à nous conformer aux exigences humaines, que nous oublions de penser. Et lors que l’Homme en a assez d’exploiter son prochain, lorsqu’il a fini de profiter de lui, il l’abandonne à son sort. Pourtant, DIEU ne nous abandonne jamais ; IL ne vit avec nous dans une forme de relation par profit et intérêts, mais pour le bien de l’humanité. Sa gloire, c’est l’Homme debout ; sa joie, c’est le Salut du genre humain ; sa perfection peut aussi devenir la nôtre, si nous nous y engageons à ses côtés, en comptant sur sa grâce. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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