Les passages d’évangile qui nous ouvrent les portes du carême se situent dans la partie centrale du discours de Jésus sur la montagne. Ils sont construits sur un même modèle et mettent en lumière trois comportements : l’aumône, la prière et le jeûne, bonnes œuvres qui ne sont pas remises.
Jésus insiste d’abord sur l’attitude intérieure du croyant : ne pas être ni agir comme des hypocrites dont les conduites n’expriment pas les pensées du cœur, qui mentent contre leurs sentiments et portent atteinte à la vérité… Ne pas être comme les pharisiens, qui sont des gens de foi qui essaient, avec ferveur, d’être ajustés aux préceptes de la Loi. Mais il semble qu’ils tentent de faire voir combien ils sont des hommes justes et pieux. A vouloir montrer absolument l’exemple, indiquer la bonne voie, ne tombe-t-on pas vite dans l’orgueil, le déploiement de l’ego ? Non seulement bien faire, mais « faire mieux que… », se montrer. Aïe, malheur dirait Jésus !
Et puis, il y a cet appel à vivre dans le secret du Père, tant pour l’aumône, le jeûne que la prière. Jésus invite à une foi active, qui se fonde sur l’amour, mais discrète et humble. Seul le Père est dans le secret de ce qui habite nos cœurs. Cet amour en acte, signe de communion avec tous, particulièrement les plus démunis, tout en discrétion, laisse place à l’action gracieuse du Père.
Et le jeûne est parfumé car la privation devient quête plus ardente de l’essentiel : l’amour du Père et des frères et c’est la fête des rencontres qui est l’horizon des renoncements.
Dans cet espace renouvelé, cette chambre secrète aménagée à l’intime pour « Lui », pour « eux », rien qu’avec la grâce de l’amour, Dieu nous comble davantage de son amour débordant de Père.
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