Il ne nous est pas difficile de reconnaître que nous ne savons pas prier « comme il faut ». Souvent, nous hésitons entre nous taire sans formuler de demandes ou tomber, malheureusement, dans une logorrhée obsédée, provoquée par l’angoisse de n’être ni entendu ni exaucé.
Aujourd’hui, l’évangile nous dit, à propos de la prière : « Ne rabâchez pas ! » L’affaire semble entendue. Ce n’est pas évident. Car « rabâcher » semble autre chose que « répéter », réitérer. Le premier terme paraît ou pourrait ignorer un destinataire. Les autres suggèrent que nous nous tournons vers quelqu’un à qui nous demandons quelque chose, sûrs qu’il nous écoute. Et c’est sur cette nuance essentielle que porte la mise en garde de Jésus. En poursuivant la lecture du texte, notre regard est déporté vers un autre, vers un père, vers notre Père.
Finalement, ce qui est en jeu, c’est la qualité d’une relation à partir de laquelle une demande est formulée. Le précieux, le trésor, c’est la relation, une intimité de vie donnée et reçue.
Pour ne bas « rabâcher », il suffit alors que ce que nous demandons soit quelque chose qui approfondisse le lien entre le Père et nous. Tout le reste nous sera donné par surcroit et en abondance, pourvu que nous vivions dans la confiance filiale et la certitude que ce qui nous advient concourt au bien de celles et ceux qui cherchent Dieu, parce que c’est l’Esprit qui habite en nos cœurs et qui nous entraîne dans la prière du Fils.
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