Nous avons tendance dans ce texte à nous situer du côté de bon arbre et à dénigrer le mauvais. Mais, ces deux types d’arbre n’existent-ils pas en nous ? Le passage du « gâté » au « bon » n’est-il pas un chemin de conversion et de libération ? Il s’agit dans ce texte d’une naissance à notre vérité existentielle ; d’un retour à ce que nous sommes. Parfois, dans notre vie, nous nous cachons derrière des apparences, derrière ce qui brille, déguisés en brebis. Nous entrons par la suite dans un état de mensonge vis-à-vis de nous-mêmes et des autres. Nous nous trompons sur la manière de répondre à notre désir le plus profond, à ce qui fait de nous des hommes et des femmes vivants. Notre « moi », cette représentation de nous-mêmes, devient parfois obstacle et entrave notre liberté. Et ce n’est que dans le passage du « moi » au « je » que réside la vraie suite du Christ dans la vérité. Il s’agit de ce sujet profond qui advient au fur et à mesure du chemin, fruit d’un arbre planté dans la bonne terre, docile à l’Esprit. C’est à ce niveau que nous pouvions être des vrais prophètes, porteurs d’une parole vraie, vécue et ancrée dans notre propre chair.
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