À chacun selon ses besoins
Jésus enseigne ses disciples en deux mouvements et trois étapes…
Il leur offre tout d’abord une comparaison sur les nécessités propres à chacun : entre les hommes, les chiens ou les pourceaux les besoins ne sont pas les mêmes (v.6). Pour être heureux l’homme ne peut se satisfaire des seuls besoins primaires et animaux. Il a aussi besoin de contemplation et de transcendance, car le plus profond de la créature (créée à l’image et ressemblance de Dieu), abrite secrètement le désir d’un Royaume de paix et de justice.
Jésus conclut son enseignement par deux autres comparaisons, celles du chemin resserré et de la porte étroite (v.13-14) qui explicitent l’exigence de la voie du disciple, incluant forcément le renoncement, et adhérant au chemin initié par le Christ, celui de la Croix. C’est cette force et clairvoyance du discernement qui feront choisir le disciple entre les deux voies, celle menant à la vie ou celle menant à la mort (Dt 30,15).
Au cœur de ce discernement des besoins, des désirs, et de notre marche, Jésus nous donne une infaillible boussole, la clé du vivre ensemble et de la fraternité, la source de notre joie : la fameuse Règle d’or. Cette dernière compacte la trilogie de l’altérité (l’amour de Dieu et l’amour du prochain comme de soi-même).
Dans la Règle Primitive de l’Ordre du Carmel se cache une petite phrase régulatrice qui rassure les faibles du rien et garde les forts du tout, c’est : « selon les besoins de chacun ».
Que tout vous soit commun [voir Ac 2, 44 ; 4, 32] et soit distribué selon les besoins de chacun [voir Ac 4, 35], et compte tenu de l’âge et des nécessités de chacun. Et les autres versets de cet évangile (coupés par la liturgie) nous confirment qu’aucun père ne donnerait des pierres ou des serpents, car c’est bien de pain et de poisson que les fils ont besoin.
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