« Demandez, cherchez, frappez ! » Ces impératifs expriment le désir de Dieu d’être trouvé, cherché, d’ouvrir et de donner. Cependant, il ne force pas les dons. Il attend que notre prière monte du fond du cœur et du tréfond du corps, que nous lui demandions avec confiance, tordant ainsi le cou à l’auto-suffisance.
Une certaine conception de la foi nous fait parfois mépriser la prière de demande. Ne vaut-il pas mieux louer, rendre grâce simplement parce que Dieu est Dieu et que ses œuvres sont bonnes ? Notre religion n’est pas (que) pour des élites spirituelles. Jésus lui-même le révèle : « ce que tu as caché aux sages et aux savants… ». Des intelligents louent mais doutent que Dieu s’abaisse jusqu’à notre condition, jusqu’aux réalités concrètes de notre vie. Tel n’est pas la conviction des psaumes qui épanchent, à longueur de versets, les douleurs de la condition des mortels que nous sommes. Oui, nous pouvons déranger Dieu dans nos petits malheurs. Puisqu’il est amour, il trouvera toujours la manière de répondre à notre espérance.
Demander, c’est nous mettre dans la peau d’un enfant, savoir que nous ne pouvons subvenir seuls aux besoins de notre propre vie, c’est attendre de l’Autre la subsistance essentielle. Pain et poissons permettent de vivre, et nous-mêmes, nous l’offrons ! « Combien plus alors… »
Mais les adultes ont souvent peur de déranger ! Ils préfèrent attendre en silence, sans prendre le risque de la parole. Or Dieu désire que l’homme s’engage. Mais comment distinguer l’essentiel du futile ? précisément en demandant !
Une petite histoire. Une enfant avait prié pour qu’il y ait du soleil le jour de sa fête. Mais c’est la pluie qui était au rendez-vous. Alors, ses amies la raillent : « Dieu ne t’a pas écoutée ! » Et elle de rétorquer : « bien sûr il m’a écoutée, mais il m’a dit non. »
Ce n’est pas de la théologie, mais c’est le cœur et la sagesse d’un petit.
La prière transformera aussi notre cœur de pierre : « Si donc vous qui êtes mauvais vous savez donner de bonnes choses… ». Dans la liberté filiale, nous découvrirons que nous sommes frères et nous tenterons alors de procurer l’essentiel à nos semblables comme nous le désirons pour nous-mêmes.
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