« Ainsi tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux, voilà la Loi et les Prophètes ». (v12)
Cette règle d’or peut être la trame de notre jours, la direction, la conscience éveillée d’un disciple à la suite du Christ.
Certes, ça ne veut pas dire que c’est facile ou évident. Le passage qui suit cet enseigne parle de la porte étroite qui conduit à la Vie : « étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie » (v 14). En ce temps béni du Carême, l’Eglise nous propose des lectures qui nous achemine vers l’intérieur, les profondeurs de notre être habité par Dieu. Je pense que la parole d’aujourd’hui nous invite à élargir les portes de notre cœur pour que grandissent la foi et la confiance en notre Père qui nous aime au-delà de toute logique limitée. En plus, c’est une invitation à se laisser interroger par l’Esprit sur nos relations de charité avec le prochain, à nous laisser purifier par le feu de la Miséricorde, même si ça fait mal. Vaut mieux vivre et grandir dans la lumière douloureuse de la vérité, que de demeurer dans les douceurs d’une sainteté imaginaire qui manque d’authenticité réelle.
Un commentaire
« DEMANDEZ, ON VOUS DONNERA ; CHERCHEZ, VOUS TROUVEREZ ; FRAPPEZ, ON VOUS OUVRIRA … TOUT CE QUE VOUS VOUDRIEZ QUE LES AUTRES FASSENT POUR VOUS, FAITES-LE POUR EUX, VOUS AUSSI (Mt 7, 7-12). La vie est un processus dynamique, où l’Homme doit passer de la passivité à l’activité, du rejet à l’accueil, de l’attente à l’agir. L’Homme demande, et quand il ne reçoit pas, il cherche ; et quand il ne trouve pas, il frappe à la porte, il se met lui-même à l’œuvre, jusqu’à ce qu’il ait trouvé ce dont son cœur a besoin. Car, une porte finit toujours par s’ouvrir. Demander, chercher, frapper, sont des verbes de mouvement et d’action, qui expriment la volonté réelle de l’Homme, de trouver, de changer et de faire quelque chose de différent. Demander, chercher, frapper indiquent donc des mouvements qui sortent l’Homme de la solitude, de la paresse, pour en faire un acteur de son propre épanouissement. Or, si nous demandons, c’est parce que nous avons les dispositions intérieures à donner, nous aussi. Si nous cherchons, c’est parce que nous sommes aussi prêts à en faire profiter au autres, de ce que nous trouvons. Auquel cas, n’attendons pas des autres qu’ils fassent pour nous ce que nous-mêmes nous ne sommes pas capables, disposés ou prêts à faire. Car, demander, sans être capable de donner à notre tour, chercher sans avoir la moindre prétention d’aider en retour ceux qui cherchent et qui attendent de nous un secours, une aide, c’est ouvrir la porte aux conflits relationnels, au repli sur soi, à un monde égoïste, où chacun se contenterait de vivre dans son univers clos sur soi. Or, chacun de nous est à la fois riche et pauvre, vulnérable et doté de force ; d’où l’importance de l’humilité en toute chose. Et notre demande peut devenir prière, c’est-à-dire, dialogue intime avec le PÈRE. Toute prière est au service de l’amour et la prière augmente en nous la capacité d’aimer. Ainsi, demander pour donner à notre tour, chercher, pour aider aussi les autres à chercher, tout cela augmente en nous la capacité d’aimer. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua