Faire tomber les masques
« La loyauté a disparu chez les hommes. Entre eux la parole est mensonge, cœur double, lèvres menteuses » (Ps 11,2-3). Dans son recueil « Les Contes de ma mère l’Oye », paru en 1697, Charles Perrault raconte dans « Les Fées », le sort de deux sœurs. La plus jeune, bonne et douce, ayant posé une bonne action charitable, s’en voit récompensée et bénie. Ainsi, à chacune de ses paroles sort ou une fleur, ou une pierre précieuse. Tandis que la sœur aînée, aussi désagréable et orgueilleuse que sa cadette est douce et honnête, ayant rechigné à rendre un service de bon cœur, reçoit la malédiction qu’à chacune de ses paroles sortira de sa bouche ou un serpent ou un crapaud. Ce conte un peu moralisant, certes, fait tomber les masques et va au-delà des apparences, en mettant au jour les vraies intentions du cœur, les inclinations et les pensées.
« Un traître a porté la main sur ses amis, profané son alliance : il montre un visage séduisant, mais son cœur fait la guerre ; sa parole est plus suave qu’un parfum, mais elle est un poignard » (Ps 54, 21-22). Les menteurs sont démasqués, la dissimulation et les subterfuges aussi. Seul compte l’intérieur, ce que l’on ne voit pas, ce qui est caché. Jésus enseigne ses disciples en leur racontant la parabole des arbres et de leurs fruits. Il y a l’apparence qui peut toujours tromper, mais ce qui « sort » de l’arbre est le critère le plus fiable pour le discernement des bonnes intentions et des bonnes actions (v.16). C’est à la fructification que tout est dévoilé au grand jour.
« Ce qui sort de la bouche provient du cœur, car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations » (Mt 15,18a.19). Cela nous convoque à une seule urgence et préoccupation : la conversion du cœur par notre attachement au Seigneur. Car c’est de notre attachement à sa Parole (qui elle seule peut purifier notre cœur), que dépendront nos bonnes actions et nos paroles, c’est-à-dire tout ce qui sortira de notre cœur.
« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).
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