Anne et Joachim : Parents de la Vierge Marie
Le profond silence des évangiles a de quoi nous surprendre. Marie y est présentée sans père ni mère.
Il faut attendre le II ème siècle de notre ère pour trouver dans le Protévangile de Jacques une trace de ceux que la tradition considère comme les parents de la Mère de Dieu.
Et si ce silence était parlant ? Parlant du mystère d’engendrement de la toute bénie entre les femmes, de la mère entre les mères, de la croyante entre les croyants… Comme si elle était venue d’ailleurs, de nulle part, de Dieu même. Comme s’Il l’avait lui-même modelée tout exprès au commencement des Temps Nouveaux, « Eve Nouvelle » venue du fond des âges.
Alors qui sont-ils donc, ceux-ci ?
Ceux dont « les yeux voient », dont « les oreilles entendent », (Mt 12, 16-17) comme par avance, et s’effacent dans l’offrande du fruit d’un amour patient, croyant, « espérant contre toute espérance », à la manière d’Abraham et de Sara, d’Anne, Mère de Samuel, de Zacharie et Élisabeth, de Marie elle-même. Ainsi surpassent-ils « les prophètes et les justes » (Mt 23,17). « Leur postérité a persévéré dans les lois de l’Alliance, leurs enfants y sont restés fidèles grâce à eux. Leur descendance subsistera toujours, jamais leur gloire ne sera effacée. » (Ben Sirac le Sage 44)
Laisserons-nous, à la manière de ces ancêtres dans la foi, toute place au Dieu des surprises qui se cache souvent là où on ne l’attendrait pas, pourvu que nous ayons « des yeux pour voir et des oreilles pour entendre ».
Ainsi se glissent les desseins de Dieu au cœur du monde.
Entrons dans la célébration de cette fête avec les mots touchants de Benoit XVI :
« La mémoire des saints Joachim et Anne, parents de la Vierge et donc grands-parents de Jésus, que l’on célèbre aujourd’hui, m’offre un deuxième point de réflexion. Cette célébration fait penser au thème de l’éducation, qui a une place importante dans la pastorale de l’Église. Elle nous invite en particulier à prier pour les grands-parents, qui, dans la famille, sont les dépositaires et souvent les témoins des valeurs fondamentales de la vie. La tâche éducative des grands-parents est toujours très importante, et elle le devient encore davantage quand, pour diverses raisons, les parents ne sont pas en mesure d’assurer une présence adéquate auprès de leurs enfants, à l’âge de la croissance. Je confie à la protection de sainte Anne et saint Joachim tous les grands-parents du monde en leur adressant une bénédiction spéciale. Que la Vierge Marie, qui – selon une belle iconographie – apprit à lire les Saintes Écritures sur les genoux de sa mère Anne, les aide à toujours nourrir leur foi et leur espérance aux sources de la Parole de Dieu. (Benoît XVI – Angelus du 26 juillet 2009)
sr Josiane
(1) L’icône de la fête de la Conception de Sainte Vierge représente traditionnellement les époux saint Joachim et sainte Anne qui se rencontrent devant la Porte d’Or de Jérusalem (Joachim est un homme riche et pieux qui donne régulièrement aux pauvres et au temple. Cependant, sa femme étant stérile, le Grand-Prêtre rejette Joachim et son sacrifice, l’infertilité de son épouse ayant été interprétée comme un signe de mécontentement divin. Joachim se retire par la suite au désert où il jeûne et fait de la pénitence pendant quarante jours. Des anges apparaissent à Joachim et Anne pour leur promettre un enfant. Joachim revient à Jérusalem et serre Anne dans ses bras.).
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