C’est pour nous permettre d’aller à l’essentiel que Jésus nous ordonne parfois de prendre distance avec une foule de suiveurs ou d’amis. Et c’est aussi pour que nous osions l’autre rive de nos vies, celle non encore visitée ou mise à l’écart. Pourquoi l’avons-nous écartée de nos projets ?
S’il est parfois utile et bon de tenter de répondre à cette question, il ne faut pas le faire avant d’y avoir été invités par Celui qui nous a séduits. Sa parole, ses actes, son regard, son silence empreints de respect et d’amour nous ont touchés au plus profond de nous-mêmes. Jésus est devenu en tête de nos priorités.
Alors montera vers lui un élan profond qui n’osait pas vraiment s’avouer et encore moins se dire. Le désir de le suivre jaillira, celui d’être là où il est, d’aller là où il va, d’être simplement avec lui. Jésus et nous en sommes heureux. Enthousiasmes partagés, débordements de joie.
Mais Jésus nous prévient : ce ne sera pas une balade où nous gambaderons légers, avec la seule envie de cueillir des fleurs le long de sentiers faciles et paisibles.
Être avec lui, c’est être prêts à n’avoir parfois aucun lieu où prendre du repos, rien, même pas une pierre où poser la tête comme Jacob. (Genèse 28)
Sommes-nous prêts à laisser derrière nous nos attaches les plus chères, des parents peut-être, mais plus encore des relations qui parfois nous enchainent et nous assujettissent plus que nous n’osons le reconnaitre ? Partir le cœur et les mains vides n’est pas chose aisée.
Souvent nous risquerons et dirons notre « oui », même si nos corps las et malades crieront parfois « non », même avec violence. Sa parole et notre détermination traverseront ces résistances.
Ne craignons pas nos refus, ne bridons pas nos exaltations, mais laissons Jésus nous saisir là où nous nous trouvons : d’un côté ou de l’autre de la mer, parfois au creux de tempêtes qui se lèvent et se déchainent lorsque nous tentons des traversées.
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