Après son long discours- programme, l’évangéliste nous plonge au cœur de la vie ordinaire, de ses difficultés et de ses combats. Pour Jésus et ses disciples, cela commence par la confrontation avec la maladie et le rejet d’un lépreux Puis, c’est un membre de l’armée d’occupation qui appelle Jésus « au secours » pour son enfant malade : c’est une « torture atroce » pour le père peut-être plus encore que pour l’enfant.
Pris dans l’urgence de la détresse, le centurion ne s’est posé aucune question sur lui-même. Etranger, digne, pas digne ? L’essentiel est ailleurs. Une immense détresse et une confiance sans calcul libèrent son cri.
La réponse de Jésus est immédiate : « moi je vais venir et je le guérirai ». Entre ces deux-là, le courant est passé immédiatement.
L’élan de la confiance réciproque est si simple, que chacun peut se connaître tel qu’il est. Le premier reconnu, c’est Jésus en la profondeur de son être. Et il est l’est comme jamais il ne l’a été en Israël. L’étranger le nomme Seigneur et lui demande de sauver, guérir ce qui lui est le plus cher. Ce centurion sait qu’il n’a pas le moindre droit sur Jésus. Il n’est pas digne de lui et reconnait que c’est par pure grâce qu’il a été entendu en sa détresse.
En son cœur et dans sa vie de relations fondées sur l’obéissance de subordonnés qui font crédit à celui qui commande, il connaît la force et la puissance de la parole qui opère ce qu’elle demande.
Dieu se déplace toujours chez l’homme blessé, d’une manière ou d’une autre, mais la foi a la capacité d’anticiper sa venue et d’opérer ce que nous espérons au plus profond de nous-mêmes.
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